Le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé vendredi 14 juin que la Cour suprême brésilienne avait outrepassé ses prérogatives en criminalisant l'homophobie.
La Cour suprême brésilienne se serait "complètement trompée", selon le président brésilien Jair Bolsonaro. La raison ? "Elle est allée sur le terrain législatif." Vendredi 14 juin dernier, le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé que la Cour suprême brésilienne, garante de la bonne application de la Constitution, avait outrepassé ses prérogatives en criminalisant l'homophobie.
Le président d'extrême droite a également estimé que la décision du Tribunal fédéral suprême (STF) de décréter que l'homophobie était équivalente au délit de racisme, serait préjudiciable aux homosexuels eux-mêmes. Dans le cadre du travail, un employeur "réfléchira à deux fois" avant d'embaucher une personne LGBT par crainte d'être accusé d'homophobie, a estimé le chef de l'Etat à l'occasion d'un petit-déjeuner à Brasilia avec des journalistes.
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Nomination d'un juge évangélique
La décision de la Cour suprême a été acquise par huit votes contre trois. Et le président ultra-conservateur a redit sa volonté de nommer un juge évangélique à la plus haute juridiction du pays. Car selon lui, s'il y avait eu un tel juge, il aurait "demandé un délai" pour analyser la question, laissant le vote en suspens.
"Il faut un équilibre. Il ne s'agit pas de mélanger la politique et la religion", a-t-il ajouté, cité par le site d'information G1. L'ancien militaire avait déjà évoqué fin mai la possibilité de nommer un juge évangélique à la Cour suprême où deux postes seront vacants avant la fin de son mandat en 2022.
L'homophobie criminalisée
La Cour suprême du Brésil a décidé jeudi de criminaliser l'homophobie, une mesure importante pour les minorités sexuelles d'un des pays qui comptent le plus grand nombre d'assassinats de personnes LGBT. Selon l'ONG Grupo Gay da Bahia (GGB), qui collecte des statistiques nationales depuis quatre décennies, il y a eu en 2017 au Brésil 387 meurtres et 58 suicides dus aux LGBTphobies.
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Les juges qui ont voté pour la criminalisation de l'homophobie ont estimé qu'en l'absence d'action au Congrès à ce sujet, le STF pouvait se saisir de la question. Les actes de racisme sont punissables au Brésil de un à trois ans de prison ou d'amendes. En conséquence de la décision de la Cour suprême, ces peines seront désormais applicables aux actes d'homophobie, quoi qu'en pense Jair Bolsonaro.
(Avec AFP)
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