Le RefugeLe Refuge va accueillir 30 jeunes réfugiés LGBT+

Par Youen Tanguy le 02/07/2019
Pourquoi la loi asile et immigration met en danger les étrangers malades et LGBT+

Le Refuge ouvrira le 1er octobre prochain à Angers un dispositif d'hébergement doté de 30 places et destiné à l'accueil des jeunes réfugiés LGBT+.

C'est une nouvelle importante pour les réfugiés LGBT+. Le 12 juin dernier, l'association s'est vue confier par la direction générale des étrangers en France, au ministère de l’Intérieur, "l’expérimentation d’un dispositif d’hébergement et d’accompagnement de jeunes réfugiés LGBT+".

Ce dispositif débutera à Angers à partir du 1er octobre prochain. Ainsi, trente réfugiés (ayant obtenu le droit d'asile, ndlr) de moins de 30 ans, victimes de violences LGBTphobes dans leur pays d'origine, seront logés dans six appartements. Ils bénéficieront également d'un accompagnement personnalisé "destiné à leur faire recouvrer une autonomie personnelle, sociale et professionnelle".

Un budget annuel de 273.750 euros

Pour ce dispositif d'hébergement, l'association disposera d'un financement annuel de 273.750 euros, soit 25 euros par jour et par personne. "Les jeunes seront hébergés pour une durée de six mois minimum à plus d'un an", peut-on lire dans le communiqué de presse.

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Le Refuge, qui assure avoir hébergé 146 demandeurs d'asile en 2018, a reçu la même année l'agrément de l'Ofpra (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides). Ce dispositif d'hébergement sera évalué par le ministère de l'Intérieur à l'issue de la première année pour savoir s'il doit être pérennisé et, le cas échéant, dans quelles conditions.

"Nous sommes fiers de la confiance que nous accorde M. le ministre Castaner pour l’accueil et l’insertion sociale de ces jeunes sous protection de l’État", assure le président du Refuge Nicolas Noguier dans le communiqué de presse.

Une convention déjà signée à Paris

En 2018, une convention tripartite avait été signée entre la mairie de Paris, l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans’ à l’immigration et au séjour (Ardhis) et le bailleur social Adoma, pour mettre à disposition des réfugiés LGBT+ 10 studios par an.

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"Lorsqu’ils ont obtenu leur statut de réfugié, ils perdent automatiquement le statut de demandeur d’asile et les aides propres à ce statut, expliquait à l'époque le coprésident de l'Ardhis Thierry Moulin. Il s’agit notamment d’aides financières, comme l’Aide aux demandeurs d’asile. Les trois mois qui suivent l’obtention des papiers sont les plus compliqués. C’est à ce moment là qu’il faut tout reconstruire, s’inscrire au RSA, trouver un logement, un travail, pour s’intégrer dans la société."

Le nombre de nouveaux demandeurs d'asile LGBT+ pris en charge par l'Ardhis a quasi-triplé en trois ans, passant de 289 en 2015 à près de 800 en 2017.

Crédit photo : wikimedia commons.