Le site à destination des jeunes, commentonsaime.fr a décidé de s'ouvrir aux questions LGBT+. En effet, les écoutantes de l'association En avant toute(s) se sont rendues compte, au fil des témoignages, que les victimes LGBT+ de violences conjugales se retrouvaient souvent démunis...
Lorsqu'elle s'est lancée en 2013, l'association En avant toute(s) voulait avant tout défendre l'égalité femmes-hommes et lutter contre les violences faites aux femmes. Depuis, son champ d'action s'est élargi et elle se définit aujourd'hui sur son site comme une "association qui lutte pour l'égalité femmes-hommes et la fin des violences faites aux femmes et aux personnes LGBTQI+". Il faut dire que les questions féministes et LGBT+ vont souvent de pair.
C'est en tout cas ce qu'on réalisé les membres de l'association en intervenant dans les établissements scolaires, ou en répondant aux questions des jeunes sur le couple, la sexualité ou encore le rapport au corps, sur leur site Internet commentonsaime.fr. Une première version du site est créée en février 2016, avant d'être enrichie au mois de novembre d'un "tchat", "pour que les personnes qui se posent des questions puissent nous contacter directement", explique Louise Delavier, responsable des programmes et de la communication à En avant toute(s).
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Parce que son approche repose sur les témoignages reçus sur le terrain, l'association a de nouveau fait évoluer son site en novembre 2019, pour inclure de "nouvelles thématiques" et rendre le site accessible aux personnes handicapées. "On a remarqué, dans nos pratiques professionnelles, que la violence dans le couple n'avait pas uniquement lieu dans les couples hétérosexuels, raconte la militante. C'était important de pouvoir aider ces jeunes, de les prendre en charge er de rendre notre site inclusif."
"Libérer la parole"
La plateforme a ainsi publié un article intitulé "Y-a-t-il des violences dans les couples LGBTQIA+ ?" L'objectif : pallier un manque criant d'information sur le sujet. "Dans les représentations des violences conjugales, il y a beaucoup cet imaginaire du couple hétérosexuel, avec des gens plus âgés, de 30-40 ans, souvent blancs, lié aux campagnes de sensibilisation qu’on voit souvent", développe Louise Delavier. Les jeunes qui "identifient des comportements anormaux" peuvent alors découvrir qu'ils ne sont pas seuls puis, s'ils le souhaitent, poser leurs questions sur le tchat. Des écoutantes professionnelles, formées sur ces questions, sont chargées de leur répondre.
Au-delà du problème des violences dans le couple, d'autres thématiques peuvent être abordées autour de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre. Le tchat permet de créer un "espace bienveillant" pour "libérer la parole", alors que de nombreux jeunes LGBT+ encore dans le placard auprès de la famille ne savent pas toujours vers qui se tourner pour en parler : "Les jeunes peuvent parler en toute confidentalité : on demande juste un pseudo et numéro de département." Les écoutantes peuvent ensuite renvoyer les jeunes, si cela s'avère nécessaire, vers une des 5.000 associations que compte leur réseau, comme OUTrans ou SOS homophobie.
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