Avec un personnage ouvertement lesbien, "En avant" le dernier poulain de l'écurie Pixar n'a pas été au goût de tout le monde. Il ne sera pas programmé dans quatre pays arabes.
Un (minuscule) pas en avant, deux pas en arrière. Alors que Pixar officialisait avec fierté l'inclusion de son tout premier personnage ouvertement lesbien, le mastodonte de l'animation est désormais sous le coup d'une censure déplorable. Comme l'atteste Variety, le film "En avant" ne sera pas projeté dans plusieurs salles obscures du Moyen-Orient, précisément à cause de cette référence LGBT qui reste en travers de la gorge de certains pays un peu trop conservateurs.
Pour la piqûre de rappel, le long-métrage en question relate les tribulations d'Ian et Barley, deux frères elfes qui saisissent une opportunité inouïe : grâce à un bâton magique, ils sont en mesure de ressusciter leur père, seulement pour une durée de 24 heures montre en main. Au fil de leur périple, le duo tombe sur une policière cyclope. Celle-ci évoque, l'air de rien, sa relation tendue avec la fille de sa petite amie. Un clin d’œil anodin pour beaucoup mais qui, pour ces Etats du golfe persique, était déjà trop.
La référence qui ne passe pas
En conséquence, "En avant" ne sera pas programmé dans quatre pays, à savoir le Koweït, l'Oman, le Qatar et l'Arabie saoudite. Parallèlement, bien qu'elle soit réputée pour sa lesbophobie, la Russie a opté pour la projection du film dans ses cinémas... à un détail près. En effet, la ligne de dialogue où le personnage lesbien laisse entendre son orientation sexuelle a été altérée : au lieu du terme "girlfriend" en version originale, on l'entendra ainsi prononcer "partner", un terme agenré et donc neutre.
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Malgré la volonté du réalisateur Dan Scanlon de porter à l'écran "le monde moderne", il semblerait que certains pays ne soient pas encore dans cette perspective... En prime, bien que l'introduction d'un personnage LGBT soit louable, la manière dont celui-ci revendique sa sexualité reflète une timidité palpable de la part des studios Pixar. Pour une représentation digne de ce nom, on risque d'attendre encore un peu.
Crédit photo : Disney Pixar