Une ancienne ministre britannique demande un plan "urgent" pour sauver les entreprises LGBT+ particulièrement touchées par la crise du Covid. Dans le Marais à Paris aussi, ces lieux craignent de disparaître.
Les bars, librairies LGBT+, sex-clubs vont-ils se remettre du confinement imposé en raison du coronavirus ? En Grande-Bretagne, Justine Greening, l'ancienne ministre conservatrice chargée de l'Égalité femme-homme appelle à un plan de soutien aux lieux LGBT+. Elle annonce avoir écrit à sa remplaçante au ministère pour une aide "urgente" spécifiquement dédiée aux entreprises LGBT+ friendly.
Ces lieux de rassemblement "ont joué une part importante dans les combats de la communauté depuis les premières émeutes de Stonewall en 1969 jusqu'à l'attaque à la bombe contre l'Admiral Duncan à Londres en 1999 (où trois personnes sont mortes et 70 blessés après un assaut d'un néo-nazi, nldr)", dit-elle dans un clip de campagne diffusé sur Twitter.
"Ce sont des points névralgiques pour la communauté, mais le Covid-19 est leur plus grande menace depuis une génération, alors même qu'ils sont des lieux où de nombreuses personnes peuvent se sentir en sécurité", poursuit-elle. Elle appelle par ailleurs les citoyens à aider ces entreprises.
LGBTQ+ spaces & venues are vital for so many in our community, yet many are at risk of closure.
That’s why I’m writing to @trussliz asking for urgent support and protections for LGBTQ+ spaces.
We will be #TogetherTomorrow🏳️🌈 pic.twitter.com/QOftKedwL5
— Justine Greening (@JustineGreening) June 25, 2020
En France aussi, les entreprises LGBT+ inquiètes
La Grande-Bretagne pâtit d'autant plus de la crise liée au Covid qu'elle ne pourra pas profiter du plan de soutien européen de 750 milliards d'euros après son vote sur le Brexit. Récemment, le mythique Royal Vauxhall Tavern a lancé une campagne de crowdfunding pour éviter la liquidation judiciaire. Près de 55.000 livres ont été récoltées (60.000 euros). En France aussi, les lieux LGBT+ souffrent de la crise économique. À Paris, les lieux emblématiques du marais ont rouvert, mais les difficultés restent là malgré les aides.
La patronne de la boulangerie Legay choc estimait, lors de la reprise, avoir perdu deux tiers de son chiffre d'affaire. "Quand une entreprise du Marais est en difficulté, c'est toutes les autres qui ont des problèmes", avançait-elle. La boulangerie alimente une grande partie des restaurants du quartiers, qui ont dû fermer pendant le confinement. "Étant un commerce de première nécessité, je n'ai pas eu accès à des aides de l'État, si ce n'est le prêt garanti", expliquait-elle lorsque le quartier vivait son déconfinement.
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En face de sa boutique, le Tata Burger craignait que les problèmes économiques fassent disparaître l'esprit du marais. "Si des entreprises ferment, elles seront remplacées par des boutiques de luxe", avance Thibaud, le directeur de l'établissement. Dans son viseur, la librairie mythique "Les Mots à la Bouche" qui a dû déménager à cause de l'augmentation de son loyer.
Crédit photo : Wikimedia Commons