EuropeDes dizaines de députés européens aux couleurs de l'arc-en-ciel pour dénoncer les LGBTphobies en Pologne

Par Nicolas Scheffer le 15/09/2020
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Trente-deux député.e.s se sont rassemblé.e.s devant le Parlement européen pour interpeller les institutions à propos de l'homophobie d'État qui s'installe en Pologne. La présidente de la Commission doit prononcer un discours sur l'état de l'Union ce mercredi.

Ils se sont habillés aux couleurs de l'arc-en-ciel. 32 députés européens souhaitent mettre la pression sur les institutions pour qu'elles protègent les personnes LGBT+ en Pologne persécutées par une homophobie d'État dans leur pays.

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L'initiative fait écho à un événement qui s'est produit en Pologne le 6 août. Pendant la prestation de serment d'Andrzej Duda qui a été réélu à sa propre succession, plusieurs députées ont arboré les couleurs du drapeau arc-en-ciel. Comme devant le Parlement européen, les élues portaient des habits de couleurs vives et des masques arc-en-ciel. Ces vêtements contrastaient avec ceux des autres parlementaires...

"On s'attaque à toutes les libertés"

"Nous voulons venir au soutien des personnes LGBT+ qui sont persécutées par le régime d'Andrzej Duda", souligne le député Renew Pierre Karleskind. Il assure vouloir mettre la pression sur les institutions européennes qui pèchent par leur manque de réaction. "La veille du discours sur l'état de l'Union d'Ursula Von der Leyen et le lendemain d'un débat au Parlement sur la question des LGBT+ en Pologne, on veut mobiliser sur cette question", insiste-t-il.

"Ce combat est fondamental et on souhaite plus que des phrases. Lorsqu'on instaure une homophobie d'État, on s'attaque à toutes les libertés", insiste Irène Tolleret, députée européenne Renew.

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Un budget pour condamner les atteintes aux droits

Pierre Karleskind rappelle que le budget de l'Union doit être bouclé d'ici la fin de l'année. "Nous poussons pour la conditionnalité des fonds européens au respect de l'État de droit", souffle-t-il. Lorsqu'un État porte atteinte aux droits fondamentaux de ses citoyens, il reçoit moins ou pas de subventions européenne.

Mais ce mécanisme qui permettrait de limiter les atteintes aux droits les personnes LGBT+ a du mal à voir le jour : pour qu'un budget soit adopté, il doit recevoir l'approbation de tous les États membres. Pierre Karleskind a un atout dans sa manche : "pour être adopté, le budget doit non seulement être validé par les 27, mais aussi voté par le Parlement", rappelle-t-il derrière son masque aux couleurs de l'arc-en-ciel... made in Poland.

 

Crédit Photo : Victor Belaud