Donald TrumpTrump revendique la victoire, une femme trans élue sénatrice... Tout ce qu'il faut retenir de l'élection américaine

Par Nicolas Scheffer le 04/11/2020
élection

L'élection américaine est chaotique. Donald Trump revendique sa victoire alors que les bulletins n'ont pas tous été dépouillés. Pour la première fois, Sarah McBride, une femme trans a été élue au Sénat du Delaware. TÊTU fait le point.

Les électeurs et les électrices américain.e.s étaient appelé.e.s aux urnes pour un scrutin capital ce mardi 3 novembre. Ils et elles doivent voter pour élire leur président pour les quatre prochaines années, mais se prononcent également pour faire élire une partie des sénateurs de leur État, les sénateurs au niveau fédéral et une partie du Congrès américain. Ce mercredi matin, la situation est assez chaotique. On fait le point sur une nuit agitée.

Trump revendique la victoire

Alors que les sondages avaient prédit une vague démocrate pour balayer quatre années de présidence de Donald Trump, l'élection américaine prend un tour diamétralement différent. Donald Trump a remporté des États clefs comme la Floride et ses 29 grands électeurs ainsi que le Texas avec ses 38 grands électeurs. Ce mercredi matin, à 10 heures 20, le candidat républicain n'a pourtant remporté que 213 grands électeurs contre 227 pour Joe Biden, selon le New York Times. "Honnêtement, nous avons gagné l'élection", a claironné Donald Trump depuis la Maison blanche. Pour être élu, l'un des candidats doit obtenir 270 grands électeurs.

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Donald Trump revendique la victoire dans plusieurs États dont le dépouillement n'est pas encore terminé. Or, les jeux ne sont pas encore faits. Dans le Michigan, par exemple, Donald Trump devance (pour l'instant) Biden de 51,2% des voix, mais seuls 76% des votes ont été comptabilisés. Par une arithmétique complexe, cet écart devrait se réduire encore : les votes par correspondance sont les derniers à être pris en compte. Or, les électeurs et électrices démocrates auraient plébiscité ce type de vote, par prudence en temps de pandémie, alors que Trump a dénigré ce mode de scrutin. Nous ne connaîtrons donc pas le vainqueur de l'élection avant plusieurs jours de batailles devant les tribunaux. La Cour suprême (à majorité conservatrice) a été saisie par Donald Trump.

Sarah McBride, première sénatrice d'État transgenre

Les citoyen.ne.s américain.e.s devaient également renouveler les sénateurs de plusieurs États. D'ores et déjà, Sarah McBride a été élue dans le Delaware. Cette militante des droits des personnes LGBT+ est devenue la première sénatrice d'État trans' de l'histoire des États-Unis. L'ancienne porte-parole de l'association Human Rights Campaign (HRC) a remporté la victoire, devenant la personne transgenre la plus haut placé sur l'échiquier politique.

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"Ce soir, Sarah a écrit une page de l'histoire, non seulement pour elle, mais aussi pour notre communauté toute entière. Elle donne une voix aux personnes marginalisées comme parlementaire et comme militante. Cette victoire, la première d'une longue carrière à venir, montre que n'importe qui peut réaliser son rêve, quelque soit son identité de genre ou son orientation sexuelle. Elle manquera au HRC, mais nous avons hâte de voir ce qu'elle va accomplir", a déclaré Alphonso David, le président de HRC cité par le site LGBT+ The Advocate. "Nous l'avons fait ! Nous avons remporté l'élection. Merci, merci, merci", a déclaré la nouvelle sénatrice sur Twitter.

Ce n'est pas la seule personne LGBT+ a avoir été élue. Le magazine LGBT+ Out qualifie ces élections de "vague arc-en ciel". En effet, 17 candidats ont remporté l'élection à échelle locale mais aussi fédérale.

Un sénateur anti-LGBT+ élu

Mais cette "vague" est contrebalancée par une victoire anti-LGBT+ notamment en Caroline du Sud. Lindsey Graham a été réélu sénateur (au niveau fédéral) avec quelque 56% des voix. C'est le quatrième mandat de Lindsey Graham - qui a été l'un des quelques Républicains à critiquer Donald Trump avant de le qualifier de "putain de bon président". Le HRC lui a attribué un score particulièrement bas sur les sujets LGBT+. Il a notamment prononcé des propos inquiétants à propos du mariage pour tous, note Out.

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Pendant la campagne, alors qu'un électeur demande aux deux candidats ce qu'ils feront pour protéger les couples mariés, Lindsey Graham a dit : "La loi, définie par la Cour suprême, c'est que le mariage des couples de même sexe (sic) est maintenant légal. J'accepte cette jurisprudence. Mais nous sommes un État conservateur, il y a de nombreuses personnes croyantes qui croient au mariage traditionnel (sic). Ils ne sont pas bigots, ce ne sont pas des néandertaliens parce qu'ils croient en ça. D'après la loi, vous avez le droit d'entretenir cette relation [il ne parle pas de mariage, ndlr]. Je garantirai la loi de notre pays". Mais il a laissé entendre que si la loi changeait, il ne s'y opposerait pas. Son opposant démocrate, Jaime Harrison, avait lui fait campagne pour le passage d'une loi de protection des personnes LGBT+ en 2009.

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