Donald TrumpPrésidentielle américaine : Tiffany Trump drague l'électorat gay lors d'un meeting ultra gênant

Par Nicolas Scheffer le 21/10/2020
Trump

La fille de Donald Trump, Tiffany Trump, a donné un discours sur les sujets LGBT+. Elle a promis un "remède contre le sida" et oublié le "T" de LGBT+.

La scène est gênante, voire lunaire. Dans une salle à moitié vide, Tiffany Trump, fille de Donald, pretend s’adresser aux LGBT+ américains. Elle jure qu'un "remède contre le sida" est pour bientôt, s'est vantée que ses meilleurs amis soient gays et s'est trompée en épelant l'acronyme LGBT+. Tout ça en l'espace de moins de 10 minutes.

Le meeting se déroule en Floride, samedi 17 octobre. Tiffany Trump apparaît sur une estrade et dans un discours décousu, elle affirme que son père "soutient les gays, les lesbiennes, la communauté L, G, B, Q, I, A, plus", en oubliant la lettre "T" pour les personnes trans, auxquelles le gouvernement de son papa fait littéralement la guerre depuis son élection. "Mon père dit qu'il y aura un remède contre le sida dans les dix prochaines années et il y en aura un", assure-t-elle par la suite citée par Pinknews.

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"Mon père vous a toujours soutenu"

"Les gens, malheureusement, ce que vous voyez sur les réseaux sociaux est un tissu de mensonges... Cela me rend triste. Certains de mes amis viennent vers moi, ils racontent des histoires [et me demandent] 'Comment peux-tu soutenir ton père ? Alorsqu'on sait que tes meilleurs amis sont gays ! ' Je leur réponds 'C'est parce que mon père vous a toujours soutenus'. Il ne fait pas ça pour obtenir des voix, malheureusement, c'est ce que beaucoup d'autres politiciens font", dit-elle au micro, articulant avec difficultés.

"Depuis qu'il est dans les affaires, il dit ce qu'il dit, et il le pense... c'est peut-être c'est trop cash ou honnête, mais n'est-ce pas ce qu'on veut ? Quelqu'un qui est capable de venir ici, parler et faire en sorte que les choses se réalisent ?", demande-t-elle. Elle reconnaît avoir eu des craintes d'homophobie de la part d'autres présidents républicains.

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Des attaques répétées aux personnes transgenres

Finalement, peut-être a-t-elle oublié la lettre "T" parce qu'en quatre années de mandat, Donald Trump s'en est pris violemment aux droits des personnes trans. Son gouvernement a notamment oeuvré pour interdire le recrutement de personnes trans au sein de l'armée. Le ministère de la Justice a demandé à la Cour suprême d'autoriser les employeurs à licencier un·e salarié·e au motif que cette personne est transgenre. Mais la plus haute juridiction n'est pas allé dans sa direction.

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Les associations de défense des droits des personnes LGBT+ sont également vent-debout contre la décision de Donald Trump de nommer à vie Amy Coney-Barrett juge à la Cour Suprême. Cette magistrate ultra-conservatrice a tenu et répété des propos LGBTphobes. Elle s'est prononcée contre l'instauration du Mariage pour tous à l'ensemble des États-Unis. Plus récemment, lors de son audition devant les sénateurs, Amy Coney-Barrett a parlé de "préférence sexuelle" pour décrire les personnes LGBT+, avant de demander pardon.

181 attaques contre les personnes LGBT+

Cette volonté de séduire l'électorat LGBT+ malgré une politique ouvertement hostile, intervient alors que Donald Trump est distancé dans les sondages. Selon un récent sondage commandé par Glaad, l'une des plus grandes associations LGBT+, l'électorat LGBT+ envisage de voter Biden à 76%, contre 17% pour le candidat républicain. Richard Grenell, l'un des premiers homos de l'administration Trump, l'avait qualifié de président "le plus pro-gay de l'histoire américaine". Glaad a pourtant a comptabilisé pas moins de 181 attaques contre les personnes LGBT+ dans les discours de Donald Trump et de ses proches.

 

Crédit photo : Capture d'écran YouTube