Sarah McBride est la première sénatrice d'état transgenre des Etats-Unis. Et son parcours personnel, politique, et militant est incroyable. Et particulièrement inspirant.
C’est une première dans l’histoire des Etats-Unis. Une première éclatante. Élue dans l’Etat du Delaware avec 86% des voix, Sarah McBride est devenue la première sénatrice d'état transgenre du pays. Quelques minutes après l’annonce de son succès, elle s’est exprimée sur Twitter : “Nous l’avons fait. Nous avons remporté l’élection.” Originaire de Wilmington, le fief de Joe Biden, Sarah McBride milite depuis des années pour les droits des personnes LGBT et contre les discriminations. A seulement 30 ans, la jeune femme affiche un CV impressionnant.
We did it. We won the general election.
Thank you, thank you, thank you.
— Sarah McBride (@SarahEMcBride) November 4, 2020
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Elle s'est engagée très jeune
Il faut dire qu'elle a commencé très tôt. En 2008, alors qu’elle n’a pas encore fait son coming out, elle aide l’ex-gouverneur Jack Markell dans la campagne pour sa réélection. Deux ans plus tard, c’est le fils du candidat à la présidentielle, Beau Biden, qu’elle assiste dans sa conquête du poste de procureur général de l’Etat. A partir de ce jour, elle restera toujours proche de la famille Biden. L’année suivante, en 2011, Sarah McBride est, elle-même, élue présidente du corps étudiant de l’American University.
C’est à la toute fin de son mandat, par une tribune écrite à la première personne, dans le média The Eagle, qu’elle fait son coming out. Elle y raconte sa fierté d’avoir résolu une lutte interne, et d'en finir avec ce secret qu’elle garde depuis trop longtemps : elle est une femme. Par des mots touchants, elle exprime sa réflexion sur le sujet, à quel point le militantisme pour les autres l’a aidée dans sa propre démarche et l’excitation à l’idée de poursuivre ses luttes en tant que femme. Très simplement, elle raconte comment “Tim” (son deadname) a su se trouver et qu'à partir de ce jour, il faudra l’appeler Sarah. Elle reçoit alors le soutien public de Beau Biden et de son père Joe, en personne.
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Elle a été la première employée trans à la Maison Blanche
Soutenue par le clan, elle entre à la Maison Blanche durant le mandat de Barack Obama pour travailler sur la question des LGBT+, devenant ainsi la première femme transgenre à y être employée. La jeune femme marque les esprits. Elle sera même citée en exemple par Jill Biden, alors deuxième dame des Etats-Unis, dans un discours en 2015.
Toutes ses missions ne lui font jamais oublier le militantisme. En 2013, elle intègre le conseil d’administration du Delaware Equality, une organisation publique de défense des droits LGBT. Entourée de sa famille, elle pèse de tout son poids pour la promulgation d’une loi protégeant les habitants du Delaware contre la discrimination sur la base de l'identité de genre. Son combat sera couronné de succès à l’adoption de la loi la même année, par le Sénat de l’Etat. Lors de son discours, le gouverneur Markell soulignera le courage et la détermination de son administrée.
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Elle a perdu son compagnon 4 jours après son mariage
Une fois la loi passée, elle s’engage au sein du LGBT Progress et multiplie les interventions dans les universités du pays, lors de colloques et de dîners prestigieux. Elle reçoit également de nombreuses nominations symboliques : Progressiste la plus importante de l’année par le DelawareLiberal.net, présente dans la liste de Trans100 par la Human Rights Campaign et dans les cinquante millenials qui feront la différence dans les années à venir par le site internet Make It Count. Tout cela en 2014. Une année mémorable pour elle. Pour le meilleur comme pour le pire.
En couple depuis quelques mois avec son petit ami Andrew Cray, lui aussi trans, elle décide de l’épouser après l’annonce de son cancer en stade terminal. Le malheureux décèdera 4 jours seulement après le mariage.
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Elle est une étoile montante du parti démocrate
La tragédie n’entame pas la détermination de Sarah McBride. En 2016, elle fait partie du comité de pilotage de Trans United for Hillary, un groupe qui a pour but de mobiliser les personnes transgenres et soutenir la candidate Clinton à l’élection présidentielle. Durant cette campagne, elle devient la première femme transgenre à parler à un congrès national lors de la convention démocrate du 28 juillet.
Ses engagements se poursuivent et elle continue d’impressionner dans le Parti démocrate. Au point qu’elle sera désignée candidate pour l’élection sénatoriale de cette année, avec le succès que l’on connaît.
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Elle s'engage (évidemment) pour les droits des trans
Cible de harcèlement transphobe et de publications sur Internet d’insultes anti-trans par son adversaire et son camp, elle a déclaré au média américain Vox que “la grande majorité des électeurs ne mentionnent jamais son identité” cherchant plutôt des candidats “avec de l’imagination, de l’énergie et l'expérience nécessaire”.
Cette victoire ne sera pas de trop pour s’opposer aux lois ciblant les personnes transgenres dans différents états du pays, comme l’interdiction des soins de santé pour les jeunes trans ou l’interdiction aux femmes trans de participer à des compétitions féminines, et poursuivre le travail qu'elle a engagé chez Human Rights Campaign, comme secrétaire nationale chargée des relations presse.
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Crédit photo : Instagram
Cet article a été réalisé par un.e étudiant.e en journalisme, en partenariat avec le Centre de Formation Professionnelle des journalistes.