Lors de leur recrutement, les personnes porteuses du VIH se voient attribuer un "coefficient d'aptitude", qui les empêche d'assurer des missions opérationnelles. Alors même qu'une personne porteuse sous traitement est saine et qu'elle transmet pas le virus.
Ils veulent dénoncer une sérophobie d'État. Un collectif de six associations* saisissent le Conseil d'État pour mettre fin à une discrimination à l'encontre des personnes porteuses du VIH (PPVIH). Car aujourd'hui, ces personnes "sont exclues du recrutement, renvoyées de la police, de la gendarmerie, de l'armée et des pompiers si l'État apprend leur statut sérologique", selon ces associations.
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Lors du recrutement au sein des forces de l'ordre ou de l'armée, les postulants doivent subir un examen médical. Un coefficient d'aptitude leur est alors attribué. Les PPVIH reçoivent rarement un coefficient suffisant haut pour être recrutés à des postes ou des missions opérationnelles. Alors même qu'ils sont en bonne santé et que s'ils sont sous traitement, ils ne peuvent pas transmettre le virus. "Une discrimination à raison de leur état de santé totalement inacceptable", regrettent ces associations.
Une mission d'expertise
Pour faire évoluer ces pratiques de recrutement, le collectif a demandé au ministère de l'Intérieur et celui des Armées "d'abroger la règlementation qui instaure cette discrimination". Ils n'ont pas reçu de réponse. Faute d'améliorations, les associations font appel à la justice "afin de mettre un terme à cette discrimination". "Les droits des PVVIH sont des droits fondamentaux, qui doivent s’imposer au sein de l’armée, de la police, de la gendarmerie et des pompiers !", poursuit l'association.
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Selon Libération, le cabinet de Marlène Schiappa, ministre en charge de la Citoyenneté, entend mettre en place "une mission d'expertise sur la possibilité d'abrogation réglementaire" de ces dispositions. Les conclusions de cette mission (dont on ne connaît pas les contours) devraient être rendues en début d'année prochaine, selon le quotidien. Cette annonce étonne d'autant qu'elle ne fait pas partie du plan de 50 pages contre les LGBTphobies présenté en octobre.
*Les associations signataires : Élus locaux contre le sida, Stop homophobie, Flag!, Adheos, Mousse et Familles-LGBT.
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