Un courrier, envoyé à des partenaires d'une association LGBT+, invite à "restaurer la royauté sociale de Jésus Christ". L'association regrette une flambée de la violence LGBTphobe.
"Nous sommes retournés à l'époque des corbeaux", se désole Jean-Loup Thevenot, le président de LGBT+ 66. Ces derniers jours, une lettre anonyme a été envoyée aux partenaires de l'association de Perpignan. Ce courrier dénonce un prétendu "lobby LGBT" auprès des établissements scolaires dans lesquels l'association intervient. "Cette personne courageuse appelle à une éducation religieuse intégriste et à nous discréditer", regrette le président de l'association.
Sur le tract envoyé, on peut lire des phrases comme : "Les comptes twitter LGBTQI abordant le drapeau arc-en-ciel se transforment souvent en véritables machines à broyer de l'opposant, une arme de destruction humaine (sic)". La PMA est décrite comme du "terrorisme envers enfant" (sic).
À LIRE AUSSI - Municipales 2020 : à Perpignan, l’élection de Louis Aliot inquiète les assos LGBT+
Le courrier appelle à "restaurer la royauté sociale de Jésus Christ (...) attention aux gay prides/marches des fiertés qui ont lieu dans toute la France. Renseignez vous sur les dates pour que vos enfants ne soient pas agressés par des visuels pornographiques (sic). Ce communautarisme sexuel-pornographique (sic) est financé par le labeur de nos impôts".
"L'environnement est de plus en plus hostile"
"L'environnement est de plus en plus hostile à Perpignan, depuis notre festival de films LGBT+, en octobre", regrette Jean-Loup Thevenot. Depuis l'automne, il dit avoir accompagné cinq plaintes à la gendarmerie. En temps normal, ce sont une à deux par année, selon lui. En plus des lettres, des messages sont postés anonymement sur les réseaux sociaux et remettent en cause la capacité de l'association à intervenir dans les écoles. Des tracts ont été envoyés aux commerces partenaires de l'association. "On sent que les Pyrénées-Orientales sont en train de virer homophobes", déplore le militant.
Quelques jours avant le festival, des inscriptions homophobes avaient été tagguées sur le local de l'association. On pouvait y lire : "Anti PD, LGBT, Non à la décadence". Le président de l'association avait alors déposé plainte. "Depuis, l'enquête n'a pas avancée. Les gendarmes ont tellement à faire", dit-il. Reste que le climat est de plus en plus hostile. "Une parole homophobe se libère dans le département", souffle-t-il.
Un nouveau maire depuis l'été
Serait-ce depuis l'élection de Louis Aliot, maire élu sous l'étiquette du Front national cet été ? "Je ne veux pas faire de procès d'intention. La mairie nous a accordé, comme chaque année, une subvention de 1.000 euros", dit le président de LGBT+ 66. À l'automne, Louis Aliot avait condamné sur les réseaux sociaux les tags homophopbes.
"En revanche, c'est vrai que le maire n'a pas cherché à instaurer le dialogue avec nous. Il aurait pu nous recevoir. Faire baisser l'homophobie dans la ville n'est, semble-t-il, pas sa priorité", regrette Jean-Loup Thevenot.
Crédit photo : DR