tCondamnée à six mois de prison en première instance, Rania Amdouni, militante queer tunisienne pour les droits humains, a été libérée après son procès en appel.
Soulagement pour la militante queer tunisienne Rania Amdouni. Elle a été libérée après son procès en appel hier mercredi 17 mars. Elle avait été condamnée en première instance le 4 mars dernier à six mois de prison ferme pour "outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions", "désordre sur la voie publique" et "état d'ébriété apparent". La cour d'appel a annulé la condamnation à la prison et infligé à Rania Amdouni une simple amende de 200 dinars (environ 60 euros).
Harcelée par les policiers
Membre de l'association tunisienne Damj, qui milite pour les droits humains, elle était harcelée par des policiers en raison de son apparence et de son orientation sexuelle depuis sa participation à des manifestations contre le pouvoir et la police au cours du mois de février.
Le 27 février, elle décide d'aller porter plainte. Au poste de police, les fonctionnaires refusent de prendre sa plainte et se moquent d'elle. Outrée, elle sort des locaux en criant sa colère contre les forces de l'ordre, qui l'arrêtent. Elle est condamnée et incarcérée dans une prison pour femmes, où elle continue d'être harcelée.
Sur Facebook, l'association Damj a fait part de son soulagement. En France, où le hashtag #freeRania commençait à circuler, Jean-Luc Roméro, adjoint chargé de la lutte contre les discriminations à Paris, a salué une "magnifique nouvelle".
â Magnifique nouvelle !
La défenseure des droits humains et activiste LGBTQI+ et féministe tunisienne #RaniaAmdouni est libre après son jugement en appel aujourdâhui ðª.@Anne_Hidalgo @g_garrigos @boris_tweets @AssociationDamj @AnkhAssociation @amnestyfrance #FreeRania ð³ï¸âðð³ï¸ââ§ï¸ð³ï¸âð pic.twitter.com/E2cvVqwKAP
— Jean-Luc Romero-Michel (@JeanLucRomero) March 17, 2021
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L'homosexualité réprimée par la loi
En Tunisie, les droits des personnes LGBTQI+ ne sont toujours pas reconnus. L'homosexualité y est toujours sévèrement réprimée par la loi. Le pays pratique encore régulièrement les "tests anaux" pour "prouver l'homosexualité" masculine. Chaque année, des personnes sont arrêtées et condamnées pour leur orientation sexuelle. En 2019, le Collectif civil pour les libertés individuelles a recensé 120 procès pour homosexualité.
Crédit photo: Facebook Rania Amdouni / DR