livrePourquoi il faut avoir "Les Optimistes" de Rebecca Makkai dans sa bibliothèque

Par Guillaume Perilhou le 07/05/2021
Les Optimistes

Si vous n'avez pas encore lu "Les Optimistes" de Rebecca Makkai, il n'est pas trop tard pour découvrir ce roman puissant sur les années sida.

C’est le roman d’une époque, celle de l’arrivée du « cancer gay » que personne ne comprenait. Rebecca Makkai raconte l’histoire d’un groupe d’amis, homos et heureux à Chicago au début des années 1980 — grâce auquel l’écrivaine de 43 ans fut finaliste du Pulitzer, prix Goncourt américain.

C’est le roman ambitieux des années meurtrières du sida qui mirent fin à l’insouciance, quand les hommes « mouraient un par un, puis deux par deux, et, en un clin d’oeil, par paquets abominables ». Un page-turner captivant de plus de cinq cents pages qui met en scène Yale Tishman, galeriste et amoureux de Charlie, entrepreneur au charmant accent britannique. Charlie est propriétaire d’une agence immobilière et surtout d’Out Loud Chicago, un journal militant pour les droits de ceux qui n’en avaient pas et s’éteignaient autour d’eux en silence.

Ôde à l'optimisme

La narration de Makkai alterne entre cette époque traumatique et aujourd’hui. Fiona est devenue adulte, elle était la petite soeur de Nico, le meilleur ami de Yale mort en 1985 des suites de la maladie. Elle se rend à Paris pour retrouver sa fille, perdue dans une secte. C’est chez nous que Fiona se retourne sur le passé de ces ainés morts d’avoir aimé, mais qui n’auront cessé, grâce à l’espoir et peut-être un peu pour nous, d’être optimistes.

« Si jamais j’ai la possibilité de rester sous forme de fantôme, vous croyez que j’ai envie de voir des sanglots ?, écrit l’autrice dans la bouche de Nico. Je viendrai vous hanter. Pleurez, et je balancerai une lampe à travers la pièce, c’est compris ? Je vous flanquerai un tisonnier dans le cul, et pas pour vous faire du bien. » Émouvant et vivant.

 

Les Optimistes, 
Rebecca Makkai
Editions Les Escales