Pour la première fois, une marche pour la visibilité LGBTQI+ doit défiler dans les rues de Saint-Denis de La Réunion. Elle associe créolité, orientation amoureuse et identité de genre.
"On vient d'avoir les autorisations !", se félicite Brandon Gercara, artiste non-binaire qui a fondé Requeer. L'association pourra donc organiser une marche de visibilité à Saint-Denis de la Réunion le 16 mai prochain. Une manière de mettre en avant orientation amoureuse, identité de genre et créolité. Une première sur l'île.
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Les militants ont ressenti le besoin de se réunir après des attaques lesbophobes. Après avoir participé à la Marche lesbienne organisée à Paris fin avril, Mathilde Lebon, une militante de l'association a reçu des tombereaux d'insultes. "J'avais écrit sur une pancarte 'lesbiennes reyonne.z nous exist' ('lesbiennes réunionnaises, nous existons', en créole, ndlr). Ça n'a pas plu car l'homosexualité est perçue ici comme quelque chose d'importé de l'hexagone. On me disait que je fais comme les blancs", dit-elle. Depuis, Mathilde a reçu énormément de soutien des militants LGBTQI+ de Requeer. La marche de visibilité se veut donc une réponse à la lesbophobie dont elle a été victime.
Un regard intersectionnel
"On souhaite avoir un regard intersectionnel sur les questions LGBTQI+. On peut être réunionnais et LGBTQI+. C'est la première fois qu'il y a une marche LGBTQI+ à La Réunion. Il y a déjà eu des tentatives de Pride, mais qui n'ont pas abouties car les personnes qui portaient ces événements, venus de l'hexagone, ont une vie plus facile. C'est plus difficile de s'affirmer LGBTQI+ et de culture créole", assure Brandon. Il rappelle que sur l'île, il n'y a qu'un seul bar LGBTQI+.
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Selon lui, plusieurs facteurs empêchent les personnes LGTBQI+ d'être visibles. "La culture créole donne un poids important à la famille, l'île empêche d'être anonyme, et puis, on n'a pas de modèle auprès de qui s'identifier...", énumère-t-il. "J'ai reçu des messages qui m'accusaient de détruire l'image de la famille, que mon orientation amoureuse doit rester de l'ordre du privé. On veut montrer que non, nous sommes pleinement créole et aussi LGBTQI+", abonde Mathilde.
Crédit photo : Capture d'écran Facebook / Requeer