Le tribunal de Paris a rendu son jugement dans l'affaire Mila. Jugés coupables de harcèlement, 11 prévenus ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.
Le verdict est tombé pour l'affaire de cyberharcèlement qui a secoué la France. Treize prévenus étaient jugés ce mercredi 7 juillet à Paris pour avoir participé au cyberharcèlement de Mila, après un post publié sur les réseaux sociaux en novembre dernier. Dans cette vidéo, l'adolescente lesbienne s'en prenait à l'islam "une religion de haine", "une religion de merde", provoquant un déferlement de réactions, parmi lesquelles, des milliers de menaces de mort, obligeant la lycéenne quitter son établissement scolaire et à vivre sous protection policière.
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Peines "d'avertissement"
Onze des treize prévenus, âgés de 18 à 29 ans, ont été reconnus coupables d'avoir participé au harcèlement en ligne de l'adolescente, avec des peines allant de quatre à six mois de prison avec sursis, selon Le Monde. Des peines conformes aux recommandations du parquet, qui souhaitait des "peines d'avertissement".
Un non-lieu a été prononcé pour vice de procédure, et un seul des treize prévenus a été relaxé. Seule l'une des personnes reconnues coupables a été condamné pour menaces de morts, à cause d'un mail particulièrement explicite envoyé à Mila. Les autres on été condamnés pour faits de harcèlement. La plupart des prévenus a contesté avoir su que Mila était la cible d'un "raid" numérique.
Mila a reçu selon son avocat Richard Malka "100 000 messages" haineux depuis le mois de novembre. Plusieurs prévenus ont été condamnés en outre à verser à la jeune femme la somme de 1.500 euros en raison des souffrances qu'elle a endurées et à 1.000 euros chacun pour les frais d'avocats.
"Le réseau social, c'est la rue"
"On a gagné et on gagnera encore. Je ne veux plus jamais qu'on fasse culpabiliser les victimes", a affirmé Mila à la sortie du tribunal. "Nous vous considérons responsables des dommages causés à Mila", a souligné le président de la 10e chambre correctionnelle, Michaël Humbert, en rendant son jugement.
"Le réseau social, c'est la rue. Quand vous croisez quelqu'un dans la rue, on s'interdirait d'insulter quelqu'un, de le menacer, de se moquer. Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux", a insisté le magistrat.
Crédit photo : Capture d'écran Twitter / Céline Pina