entrepriseLGBTphobie, racisme : un jeune sur trois dit avoir été victime de discrimination au travail

Par Nicolas Scheffer le 07/12/2021
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Dans son dernier baromètre sur les discriminations vécues par les jeunes, la Défenseure des droits rappelle que les discriminations, notamment au travail, sont encore loin d'être une histoire ancienne.

Les discriminations sont omniprésentes dans la vie des jeunes. Le dernier baromètre de la Défenseure des droits, dévoilé ce mardi 7 décembre, montre que 37% des personnes de 18 à 34 ans déclarent avoir été victime d'une situation de discrimination dans leur carrière professionnelle. Et 60% des jeunes pensent que l'orientation sexuelle est un facteur régulier de discrimination dans la vie quotidienne.

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La Défenseure des droits dresse le portrait une génération pour qui l'existence des discriminations ne fait pas débat. 68% des majeurs de moins de 34 ans pensent que l'origine ou la couleur de peau conduit à être "souvent" ou "très souvent" victime de discrimination, 23% pensent que c'est "rarement" ou "parfois". Seuls 5% des jeunes croient que les personnes ne sont jamais discriminées pour cette raison.

Les discriminations envers les personnes LGBTQI+ sont omniprésentes. Juste derrière la couleur de peau et l'apparence physique, l'identité de genre (61% souvent/très souvent) et l'orientation sexuelle (60% souvent/très souvent) sont également considérés comme motifs réguliers de discriminations. Là encore, seules 7% des personnes interrogées considèrent que les personnes LGBTQI+ ne sont pas discriminées dans la société française.

Une nécessité de renforcer les dispositifs dans les entreprises

Ces discriminations se perçoivent au travail, puisqu'un jeune sur trois (37%) rapporte avoir été victime d'une situation de discrimination au bureau. Dans l'entreprise, une personne sur cinq (22%) a déjà été témoin d'une discrimination liée à l'orientation sexuelle et 11% à l'identité de genre. Ainsi, les jeunes homos ou bisexuels sont majoritaires (59%) à évoquer des situations où il leur a été demandé de modifier leur apparence physique. "Les engagements [des entreprises] doivent se traduire par des dispositifs qui s'inscrivent dans des plans d'action structurés, pluriannuels et évalués périodiquement", appelle le baromètre qui plaide également pour "une politique publique globale de lutte contre les discriminations".

Le document rappelle que depuis 2017, les entreprises de plus de 300 salariés doivent former tous les cinq ans à la non-discrimination les responsables en charge du recrutement. "Cette obligation mériterait cependant de faire l'objet d'un suivi et d'une évaluation afin de veiller à sa mise en oeuvre concrète dans les entreprises concernées", insiste le document, comme un un rappel aux candidats à l'élection présidentielle qui dévoilent leurs programmes.

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Crédit photo : Betzy Arosemena / Unsplash