Chaque nouveau débat sur les sujets LGBTQI+ s’accompagne d’un cortège de haine. Il faudrait pourtant réussir à ouvrir celui de la GPA avec sérénité. Pour cela, la psychanalyste Elsa Cayat nous a fait un cadeau, avant de mourir le 7 janvier 2015 dans le massacre de Charlie Hebdo : son dernier livre, posthume, offre des pistes lumineuses de réflexion sur la parentalité derrière un titre programmatique : La Capacité de s’aimer.
L’éternel retour de la phobie et de son fidèle acolyte, la haine. Celle, par exemple, qui accompagne la sortie du livre Fils à papa(s), où l’animateur et journaliste Christophe Beaugrand raconte la naissance de son enfant grâce à une gestation pour autrui (GPA).
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Il n’y a qu’à lire la teneur des raids numériques qu’il subit – que nous ne reproduisons pas ici, vous les connaissez par cœur – pour entrevoir que les anti-GPA ne reculeront devant rien. Et que le débat qui finira bien par s’ouvrir sur la légalisation de la technique en France est donc parti pour être l’exacte réédition de celui sur le mariage pour tous. En pire, car les conservateurs y voient la dernière frontière à défendre et s’appuient sur l’argument ressassé de l’inéluctable tunnel progressiste : “si on leur donne le pacs, ils voudront le mariage” ; “si on leur donne le mariage et l’adoption, ils voudront la PMA” ; “si on leur donne la PMA, ils voudront la GPA”. D’où le “on vous l’avait bien dit”, l’amertume, la violence décuplée....