Il y a quarante ans ce 20 décembre, l'Assemblée nationale votait ce qu'on peut résumer comme la dépénalisation de l'homosexualité. Un combat porté en 1981 par deux figures du socialisme : Gisèle Halimi et Robert Badinter. Dans une interview exclusive pour TÊTU, le garde des Sceaux de François Mitterrand, qui mit aussi fin à la peine de mort, se souvient.
C'était il y a tout juste quarante ans. Le 20 décembre 1981, l'Assemblée nationale vote en première lecture une loi mettant fin au "délit d'homosexualité". Alors que la majorité sexuelle était déjà établie à 15 ans concernant les relations hétérosexuelles, elle était portée à 18 ans pour les relations homosexuelles. Une disposition introduite dans le code pénal par le régime de Vichy. "Une incrimination d'exception, dont rien, même pas la tradition historique, ne justifie le maintien", selon les mots à l'époque du ministre de la Justice, Robert Badinter.
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Dans les travées de l'Assemblée nationale, c'est l'avocate et députée Gisèle Halimi qui a déposé une proposition de loi pour annuler cette différenciation. Auréolé de l'abolition de la peine de mort votée quelques semaines plus tôt après un discours resté dans l'histoire, Robert Badinter la soutient avec hardiesse. Son combat, "bien peu à l’époque s'en souciaient", se remémore aujourd'hui l'avocat infatigable. Mais l'opposition de la droite est roublarde autant que perfide : elle accuse les socialistes de promouvoir la pédophilie, quand ce ne sont pas les réseaux de prostitution de mineurs....