Abo

cinéma"Le film est drôle, sexy" : Simon Rex revient en ex-star du porno pour "Red Rocket"

Par Franck Finance-Madureira le 02/02/2022
Simon Rex dans le film "Red Rocket"

Lui-même ancienne star du porno "gay for pay", Simon Rex revient au cinéma avec un rôle sur mesure dans le film Red Rocket, qui sort en France ce 2 février. TÊTU avait rencontré l'acteur lors du dernier festival de Cannes.

Connu pour avoir été l’une des premières stars "gay for pay" du porno américain, Simon Rex, connu aussi sous le nom de Dirt Nasty, a joué quelques rôles dans des comédies populaires comme les Scary Movie (3, 4 et 5). Sean Baker, réalisateur de Tangerine lui offre un rôle sur mesure dans Red Rocket, qui raconte le retour d’une star du porno dans son village du Texas. Sortie au cinéma ce mercredi 2 février.

À lire aussi : Diego Barros, l'homme derrière le chibre qui bat tous les records sur Twitter et OnlyFans

Comment avez-vous réagi à la proposition de Sean Baker d’incarner un anti-héros au parcours un peu similaire au vôtre ?

Simon Rex : J’ai dit « ok c’est un peu beaucoup » mais rien ne se passait en pleine pandémie et j’avais envie de travailler. Je n’avais vraiment rien à perdre à ce moment-là ! Je me suis jeté au fond de la piscine. Je savais que Sean était brillant et je n’ai pas hésité à travailler avec lui. Avec un autre réalisateur, j’aurais peut-être été inquiet mais là je lui ai fait une confiance totale, je savais que cela serait beau et classe même si le sujet tournait autour de l’hypersexualisation. Et cela va être intéressant de voir les réactions aux États-Unis où les gens ne sont pas comme en Europe, ils sont toujours crispés quand il s’agit de parler de sexualité. Je viens de Californie et c’est un peu plus ouvert sur ces questions. 

"Cette idée de l’énergie de la grosse bite aurait pu faire peur aux acteurs."

C’est un rôle de rêve pour un acteur !

Sean aime que ses films soient ouverts à toutes les interprétations mais la sexualité et la masculinité toxiques, c’est un vrai sujet pour les Américains, comme cette idée de l’énergie de la grosse bite ("big dick energy stuff" en VO, ndlr) qui aurait pu faire peur aux acteurs. Et puis grâce à ce rôle je suis à Cannes, assis avec vous, je n’aurais jamais cru que cela me serait arrivé un jour ! Jouer ce rôle c’était pour moi comme rouvrir une porte de mon passé mais tout en mentant et en riant, mais surtout sans jamais me prendre trop au sérieux. J’ai 46 ans et je fais un peu le point sur ma vie mais je me suis dit qu’il fallait le faire même si j’ai eu un peu peur que cela fasse remonter des choses à la surface mais je peux gérer. C’est un rôle à dimensions multiples, le film est drôle, sexy et j’en suis très fier. C’est ce dont je suis le plus fier jusqu’ici ! 

Vous êtes une véritable icône gay, comment le vivez-vous ?

Cela fait si longtemps que, maintenant, j’y suis habitué ! Rien de nouveau ! Cela fait plus de 25 ans. Parfois, cela peut être un peu gênant d’être vu par la communauté gay ou par les femmes comme un objet sexuel, d’être regardé par des gens qui ne pensent qu’à une chose bien précise mais c’est la vie. Et cela arrive à plein de gens d’être objectivés. Je m’en fous un peu, sans vouloir être sexiste, je pense que cela m’a aidé à comprendre les femmes qui sont plus souvent regardées comme des objets par les hommes hétéros.

À lire aussi : La vie romanesque de Joey Stefano, "power bottom" inoubliable du porno gay

Crédit photo : Red Rocket