Le jeune écrivain gay Édouard Louis fait son "retour à Reims", ou plutôt à Amiens (Picardie), dans un documentaire inédit programmé ce jeudi 17 février sur France 3 Hauts-de-France.
Dès son premier best-seller autobiographique, En finir avec Eddy Bellegueule, Édouard Louis a enraciné son travail littéraire dans le plat pays qui l'a vu naître. Ce qui rend évidente la démarche d'Édouard Louis, les années Amiens, un documentaire inédit programmé ce jeudi 17 février à 22h35 sur France 3 Hauts-de-France, dans lequel l'écrivain âgé de 29 ans se livre face caméra sur son adolescence dans la Somme (Picardie) et le passage vers sa vie adulte.
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Réalisé par François Caillat, ce moyen-métrage – 52 minutes – se focalise en grande partie sur le moment où Édouard Louis quitte le foyer familial, dans la commune d'Hallencourt, pour entrer à l'internat, à Amiens. C'est alors pour lui un éveil à la fois humain et culturel qui s'opère. "Amiens, c'est le lieu où il a fallu tout réinterroger, tout repenser dans mon rapport à moi-même et dans mon rapport aux autres", se souvient-il au cours d'un des moments confessions qui émaillent le film.
D'Eddy Bellegueule à Édouard Louis
Amiens est d'évidence le point de transition entre le jeune Eddy Bellegueule et le futur Édouard Louis. "C'est assez difficile de parler d'Amiens sans parler de ce qui a existé avant et sans parler de l'enfance et du village de mon enfance, parce que les deux sont toujours liés", explique-t-il au début du film, revenant sur le sentiment de "honte accumulée" qui l'a progressivement conduit à une "réinvention", thème-clé de ce documentaire.
Bien entendu, une clef de lecture de ce destin est l'homosexualité. "Une forme de dissension par rapport au monde qui m'entourait dans mon enfance, une manière de me réinterroger sur le monde", analyse le disciple de Didier Eribon, sociologue auteur de Retour à Reims, qui fait ici son retour à Amiens. En somme, une bonne introduction aux thèmes qui traversent l'ouvre des deux hommes, sur la construction identitaire et les tiraillements d'un jeune homo transfuge de classe.
Crédit photo : France 3
