L'Idaho s'ajoute à la longue liste des États américains adoptant des lois homophobes ou transphobes sous l'influence d'un Parti républicain qui, depuis l'échec de Donald Trump à se faire réélire, redouble d'ardeur réactionnaire…
Décidément, rien n'arrête plus la LGBTphobie galopante des conservateurs américains. Après la Floride et le Texas, c'est au tour de l'Idaho, dans le nord-ouest des États-Unis, d'examiner une loi transphobe, toujours sous le même prétexte éculé de protection des enfants. Le projet de loi prévoit carrément la prison à vie pour quiconque fournirait des traitements aux mineurs trans, visant non seulement les opérations chirurgicales mais aussi les hormones et bloqueurs de puberté. Voté ce mardi 8 mars à la Chambre des représentants de l'État, le texte se dirige désormais vers le Sénat.
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L'objectif général affiché du texte est de modifier la législation encadrant l'interdiction des mutilations génitales : "Quiconque sciemment circoncit, excise ou infibule tout ou partie des grandes lèvres, des petites lèvres ou du clitoris d'un enfant doit être coupable d'un crime". Un but louable, sauf que la suite du texte précise que "quiconque se livre sciemment à l'une des pratiques suivantes sur un enfant (…) dans le but de tenter de changer ou d'affirmer la perception qu'a l'enfant de son sexe si cette perception est incompatible avec son sexe biologique, sera coupable d'un crime". Et parmi les pratiques ensuite recensées, on trouve le fait d'"administrer ou fournir les médicaments suivants" : "Doses supraphysiologiques de testostérone à une femme; ou doses supraphysiologiques d'oestrogènes à un homme", ainsi que les "médicaments bloquant la puberté pour arrêter ou retarder la puberté normale". Ces derniers traitements, réversibles, visent simplement à suspendre la puberté de l'enfant avant son éventuelle transition.
Les mineurs trans en danger
Sanction prévue par le texte pour ces nouveaux crimes : "Jusqu'à une peine d'emprisonnement à perpétuité". Quant aux enfants sujets à une dysphorie de genre, Bruce Skaug, le représentant du Parti républicain qui porte ce projet de loi, préconise de les adresser à des services de santé mentale, rapporte le Los Angeles Blade.
L'association ACLU de défense des droits LGBTQI+ a fermement dénoncé dans un communiqué ce projet de loi, soulignant que "toutes les grandes associations médicales (...) s'[y] opposent" et alertant sur le danger des "effets négatifs sur la santé des jeunes, notamment l'anxiété, la dépression et les tendances suicidaires". Mais avec un Sénat majoritairement Républicain, le texte a toutes ses chances d'être adopté.
Ce projet de loi s'inscrit dans la déferlante réactionnaire et homophobe portée par le parti Républicain et qui gangrène actuellement les États-Unis. Ainsi les législations LGBTphobes se multiplient dans plusieurs États, à l'instar de l'Iowa (nord), devenu la semaine dernière le 11e état du pays à adopter une loi anti-trans dans le sport, du Texas (sud) dont le gouverneur Républicain Greg Abbott cherche également à tendre vers une criminalisation des soins pour les jeunes trans, ou encore de la Floride (sud-est) qui vient d'adopter sa loi surnommée "Don't Say Gay" qui, une fois signée par le gouverneur Républicain Ron DeSantis, censurera les sujets d'orientation sexuelle et d'identité de genre dans les écoles de l'État.
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Crédit photo : Wikimedia Commons / Ted Eytan