LGBTQI+Le Canada recense sa population trans et non-binaire

Par Gabriel Moullec le 29/04/2022
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Le dernier recensement réalisé au Canada a pris soin de prendre en compte la population adulte non-cisgenre, c'est-à-dire transgenre ou non-binaire, grâce à un questionnaire inclusif inédit.

C'est le premier pays au monde à effectuer un recensement inclusif d'envergure nationale. Lors du dernier comptage de sa population mené en 2021, le Canada a laissé dans le questionnaire envoyé aux "enquêtés" le choix de se déclarer non-cisgenre, et donc non-binaire ou transgenre, permettant un état des lieux de la population dans sa diversité.

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Les résultats, publiés ce mercredi 27 avril, révèlent que parmi 30.5 millions de Canadien·nes, moins de 0,33% se définissent comme trans ou non-binaires, soit 100.815 personnes en tout. "Autrement dit, décrypte le site L'actualité, une personne sur 300 âgée de 15 ans et plus se dit transgenre ou non binaire au Canada." Dans le détail, 41.355 s'identifient comme non-binaires et 59.460 comme personnes trans dont une majorité (31.555) de femmes trans.

La jeunesse moins cisgenre

Les disparités entre générations sont importantes, confirmant que les jeunes générations sont plus enclines à s'identifier comme trans ou non-binaires. Ainsi, les non-cis sont 0,51% parmi les millenials (nés entre 1981 et 1996) et 0,79% dans la génération Z (nés entre 1997 et 2006), soit presque sept fois plus que chez les baby-boomers (nés entre 1946 et 1965) avec 0,15%.

Territoires traditionnels d'émancipation pour les personnes LGBTQI+, les villes sont sans surprise les lieux où les trans et non-binaires se déclarent en plus grand nombre. En effet, plus de la moitié (52,7%) des répondants qui s'identifient comme non-cis se concentrent dans les six plus grandes villes du pays. Toronto comprend à elle seule 15,3% de la communauté trans et non-binaire du pays, puis respectivement 11% et 10,8% pour Montréal et Vancouver.

La militante trans Fae Johnstone salue l'initiative des autorités auprès de L'actualité : "Cela dit quelque chose lorsque notre gouvernement reconnaît l’existence de personnes trans qui ont toujours été tenues à l’écart de ces conversations et non comptabilisées". Cela permettra à ses yeux de "mieux comprendre comment nous pouvons concentrer les interventions et remédier aux inégalités en matière de santé vécues par les personnes trans à travers le pays".

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