La Norvège a connu un week-end de deuil à la suite de l'attaque meurtrière perpétrée, dans la nuit de vendredi à samedi, à Oslo près d'un bar gay, dont le suspect est un islamiste.
En Norvège, l'homosexualité a cessé d'être interdite en 1972. C'est donc en cette année du cinquantième anniversaire de la dépénalisation qu'a eu lieu l'attaque meurtrière qui a fait deux morts et 21 blessés, dans la nuit de vendredi à samedi, près d'un bar gay d'Oslo. Une cérémonie d'hommage aux victimes s'est tenue ce dimanche 26 juin dans la cathédrale de la capitale norvégienne.
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"Les balles ne peuvent tuer l'amour", a déclaré au cours de cet hommage le chef de l'Église protestante norvégienne, Olav Fykse Tveit. Pour l'occasion, l'autel de l'édifice religieux avait été paré de drapeaux aux couleurs arc-en-ciel et de fleurs assorties. Rappelant que l'Église s'est longtemps opposée à l'égalité des droits pour les couples de même sexe, le chef religieux a rappelé : "Nous voyons que nous pouvons apprendre, parfois à contrecoeur, que la diversité entre nous est un cadeau, une richesse, et que beaucoup d'homosexuels sont capables de cultiver un amour dont nous autres sommes incapables". Prenant également la parole, le Premier ministre, Jonas Gahr Støre, a souligné de son côté que "la fusillade (...) a mis un terme à la marche des Fiertés", annulée samedi sur recommandation de la police après le drame, "mais elle n'a pas mis fin au combat et aux efforts contre la discrimination, les préjugés et la haine".
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Le suspect est un islamiste à la santé mentale fragile
Malgré l'annulation de la Pride, des milliers de personnes se sont rassemblées samedi pour un défilé spontané, d'innombrables anonymes déposant des bouquets de fleurs et des drapeaux arc-en-ciel autour du périmètre bouclé par la police. S'y sont également rendus le prince héritier Haakon, la princesse héritière Mette-Marit et le Premier ministre Jonas Gahr Store (cf. photo). Pour rendre également hommage aux victimes, la star du foot norvégien Ada Hegerberg a brandi un brassard aux couleurs arc-en-ciel après avoir marqué le premier but lors de la victoire de la sélection féminine, samedi soir contre la Nouvelle-Zélande.
Attentat motivé par une radicalisation islamiste ? Crime haineux contre la communauté LGBTQI+ ? Geste d'un déséquilibré ? L'enquête se poursuit pour déterminer les mobiles exacts du suspect, rapidement arrêté et décrit comme un islamiste à la santé mentale fragile. Sur le radar des services de renseignement intérieurs depuis 2015 pour sa radicalisation et son appartenance à un réseau islamiste extrémiste, l'homme, un Norvégien d'origine iranienne de 42 ans, a par ailleurs déjà été condamné pour des délits relativement mineurs. La police a ordonné sa mise sous observation pour contribuer à éclairer la question de sa responsabilité pénale. Semblant avoir agi seul, il est à ce stade visé par les chefs d'accusation d'"acte terroriste", homicide et tentatives d'homicide.
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