Une soixantaine de personnes se sont rassemblées à Paris contre "les prises de positions LGBTphobes" de plusieurs membres du gouvernement, réclamant en particulier le départ de la ministre Caroline Cayeux.
Ils sont venus rappeler "les prises de positions LGBTphobes" de plusieurs membres du gouvernement. Rassemblés ce mardi 2 août sur l'esplanade des Invalides à Paris, à deux pas de l'Assemblée nationale, une soixantaine de manifestants, militants et élus, ont notamment réclamé le départ de Caroline Cayeux, ministre de la Cohésion des territoires.
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"La communauté LGBT+ ne saurait accepter les excuses de madame Cayeux : le mal est fait, et les propos homophobes ne relèvent pas de l’opinion mais de la loi pénale. De plus, nous estimons que ces 'excuses' ne sont pas sincères et qu’à l’inverse de ce qu’ont pu déclarer certains membres du gouvernement, le débat n’est pas 'clos'", dénonçaient les organisateur·ices de cette manifestation dans un appel publié par têtu·.
Quatre ministres visés
Plusieurs élus de La France insoumise (LFI) et écologistes se sont déplacés. "Tous les bancs de l'hémicycle, sauf peut-être les fachos et les députés du Rassemblement national, devraient être rassemblés ici pour dire que ces propos sont inacceptables", a déclaré le chef de file des écologistes, Julien Bayou, à franceinfo. "Un gouvernement ne peut pas être allié des LGBT+ s'il comporte en son sein des ministres LGBTphobes !", souffle à têtu· François Piquemal, député LFI de Toulouse.
Si les propos de Caroline Cayeux ont choqué de nombreuses personnes LGBTQI+, ses excuses peinent à convaincre. "Ma vie d’élue locale l’atteste : j’ai toujours érigé au plus haut le vivre-ensemble et l’égalité des droits entre nos concitoyens", affirmait-elle dans Le Parisien. Sur le terrain à Beauvais, ville dont elle a été maire pendant 21 ans, les associations ne partagent pas cet assurance : interrogée par têtu·, SOS homophobie Picardie affirme que "rien n'a été fait pour lutter contre l'homophobie".
D'autres ministres sont également visés par la manifestation : Christophe Béchu (Transition écologique) avait comparé, lors du débat sur le mariage pour tous, l'homosexualité à l'inceste. Il s'était aussi distingué en 2016 en dénonçant des affiches de prévention contre le VIH/sida au prétexte qu'elles montraient "une sexualité débridée". Sébastien Lecornu (Armées) avait quant à lui affirmé qu'"une famille se construit entre un homme et une femme". Enfin, Gérald Darmanin (Intérieur), dans un tweet de 2013 effacé depuis lors, affirmait : "Si je suis Maire de Tourcoing, je ne célébrerai pas personnellement de mariages entre deux hommes et deux femmes". En 2014, alors porte-parole de Nicolas Sarkozy, il assurait encore : "La loi Taubira sera abrogée, réécrite profondément".
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