Et si, pour la première fois dans l'histoire de la franchise James Bond au cinéma, le gentleman de ces dames était joué par un garçon sensible ? Tandis que la succession de Daniel Craig n'est toujours pas assurée, cette porte doit rester ouverte.
Sean Connery, Roger Moore, George Lazenby, Timothy Dalton, Pierce Brosnan… Jusqu'à aujourd'hui, James Bond a toujours été campé au cinéma par des acteurs hétéros. Si chacun s'est montré, à sa manière, à la hauteur du rôle, la succession ouverte par le départ du dernier matricule 007 en date, Daniel Craig, laisse espérer qu'à notre époque, ce rôle masculin iconique revienne enfin à un acteur moins hétéro… Un fantasme qui pourrait devenir réalité puisque, d'après les derniers bruits de couloir, Jonathan Bailey serait pressenti comme successeur.
Si cette rumeur, une parmi d'autres, est évidemment à prendre avec des pincettes, elle a de quoi enthousiasmer. Que le personnage inventé par Ian Fleming, parangon de classe mais aussi de virilité, soit interprété par un homme gay serait en effet porteur d'un message bienvenu : être homo n'est plus un frein pour incarner la masculinité ! Or il est grand temps que le cinéma aussi le montre, et en grand.
Straight for pay
Sur le petit écran, plusieurs acteurs queers ont bien sûr déjà montré que leur identité sexuelle n'était pas une entrave pour jouer des rôles hétéros. On pense à Neil Patrick Harris dans How I Met Your Mother, Colton Haynes dans Teen Wolf, Wentworth Miller dans Prison Break... Trois exemples qui n'avaient toutefois, soit dit en passant, pas encore fait leur coming out au moment où ils ont incarné leurs personnages respectifs.
À l'inverse, lorsqu'on jette un œil dans le rétro sur les récents rôles gays majeurs du cinéma anglo-saxon, force est de constater qu'ils ont tous (ou presque) été attribués à des hétéros : Jake Gyllenhaal et Heath Ledger dans Brokeback Mountain, Sean Penn dans Milk ou encore Trevante Rhodes dans Moonlight… En miroir, le fait de confier de grands rôles hétéros à des acteurs homos ne serait donc que justice.
James Bond, masculin ultra
Plus qu'un agent secret hors pair, James Bond personnifie depuis les années 50 le mâle iconique. Celui que les femmes désirent forcément, et que tout homme envierait. Depuis sa première adaptation sur grand écran en 1962, sa version cinématographique se montre immanquablement séducteur, voire coureur de jupons, confiant jusqu'au péché d'hybris, débrouillard comme un MacGyver croisé avec l'Inspecteur Gadget, et plus rassurant qu'un labrador. Caractéristiques culturellement associées à la virilité mais qui, jusqu'à preuve du contraire, ne sont pas rattachées à une sexualité particulière.
Jonathan Bailey, la bombe de Bridgerton, a d'ailleurs fait la preuve dans la saison 2 de la série Netflix qu'il était parfaitement désirable dans la peau d'un hétéro transi. Le voir un jour incarner James Bond, personnage monstre du cinéma occidental, marquerait à coup sûr l'ouverture d'un nouveau chapitre pour les acteurs gays qui verraient ainsi voler en éclats l'ultime plafond de verre, celui du mâle ultime dans l'inconscient collectif.
Enfin ça, ce serait la première étape… Par la suite, on pourrait aussi montrer que le matricule 007 n'a besoin de revenir ni à un homme, ni à une personne cis pour sauver le monde en moins de trois heures. D'ici là, vive Jonathan Bailey pour le prochain opus de la franchise !
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Crédit photo : Brinkhoff-Moegenburg / London Theatre