justiceIncendie du centre LGBT de La Réunion : un an de prison ferme pour l'un des suspects

Par Quentin Martinez le 24/02/2023
Le centre LGBT de Saint-Denis de La Réunion a été saccagé.

Après l'incendie du centre LGBTQI+ de Saint-Denis de la Réunion ce 21 février, une plainte avait été déposée par l'association OriZon. Trois jours plus tard, un des prévenus a répondu de ses actes devant la justice.

"Les gens qui ont attendu une nuit de cyclone pour venir saccager notre maison agissent comme tous ceux de leur espèce : avec la lâcheté qui les caractérise." Les mots sont de Xylric Lepinay, président de l'association LGBTQI+ réunionnaise OriZon, après l'incendie partiel dans la nuit du 20 au 21 février de leur local de Saint-Denis, en outre tagué de messages homophobes. Ce vendredi 24 février, dans le cadre d'une comparution immédiate, un homme a été condamné à un an de prison ferme pour "destruction par moyens dangereux et vol en réunion avec circonstance aggravantes en nature de l’orientation sexuelle ou l’identité de genre". Le plus jeune des deux suspects arrêtés, mineur, sera jugé plus tard.

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Le jeune homme condamné, âgé de 21 ans, était déjà connu pour des faits de vols. Lors de leurs perquisitions, les enquêteurs avaient retrouvé chez les suspects de nombreuses affaires volées dans le centre, dont deux des trois ordinateurs subtilisés, rapporte Réunion La 1ère.

OriZon debout

La reconnaissance du caractère homophobe de cette violent attaque a été saluée par les associations plaignantes. Après la découverte du saccage, Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis, avait partagé son indignation, assurant que "la ville [mettrait] tout en œuvre pour que cette violence ne reste pas impunie". Quant au préfet de La Réunion, il avait déclaré : "Les services de l’État resteront pleinement mobilisés pour lutter contre tous les actes et les discours de haine, quelle que soit l'origine ou l'identité des personnes".

De son côté, OriZon entend bien ne pas baisser les bras malgré la privation temporaire de son local : "Les espaces safe ne disparaissent pas, ils se multiplient. L’activité d’OriZon ne cesse pas hors des murs du centre", a promis Xylric Lepinay. De nombreuses autres associations et lieux culturels ont d'ores et déjà proposé d'accueillir et accompagner l'association et ses événements.

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Crédit photo : Capture d'écran Réunion La 1ère