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États-Unis"Don't Say Gay" : la Floride de De Santis ajoute la transphobie à sa lutte anti-LGBT à l'école

Par Quentin Martinez le 03/04/2023
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La Floride continue de s'attaquer ouvertement aux jeunes LGBTQI+. La Chambre des représentants, majoritairement républicaine, y a voté un renforcement de la loi "Don't Say Gay" dans les écoles de l'État américain.

Une sorte de "Don't Say Gay" 2.0. Quelques semaines après l'annonce faite par Ron de Santis, gouverneur républicain de la Floride et ex-dauphin de Donald Trump, la Chambre des représentants de l'État du sud-est des États-Unis a voté, ce vendredi 31 mars, un renforcement de sa loi LGBTphobe visant l'école, connue sous le nom de "Don't Say Gay". La majorité républicaine prévoit désormais d'interdire l'enseignement des thématiques LGBTQI+ jusqu'à la fin du collège, d'invisibiliser les personnes trans, ou encore de faciliter l'interdiction de certains livres dans les établissements scolaires.

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Depuis plus d'un an, en Floride, les écoles sont soumises à la politique réactionnaire des élus républicains. Sous le prétexte de protéger les enfants, ces derniers ont mis en place des mesures interdisant d'évoquer à l'école les questions d'identité de genre ou de sexualité. De nombreux livres ont ainsi été retirés des rayons des bibliothèques, malgré l'opposition de nombreuses personnalités et entreprises. Ces mesures, qui s'appliquaient aux élèves entre la maternelle et l'équivalent du CE2, seront désormais généralisées à toutes les classes jusqu'à l'entrée au lycée.

Un tournant ouvertement transphobe

Non content d'assurer une invisibilisation des thématiques et des personnes LGBTQI+, les Républicains de Floride ont amendé leur texte avec d'autres propositions. La nouvelle loi prévoit ainsi de permettre aux parents de faire interdire des livres sur simple dénonciation de leur caractère "pornographique" ou parce qu'ils mettent en avant des "comportements sexuels". Comme le rapporte CNN, les écoles devront tenir des réunions publiques pour déterminer le matériel autorisé. Si un parent n'est pas d'accord, l'établissement devra retirer le livre en question sous cinq jours et engager un magistrat choisi par le ministère de l'Éducation de Floride qui tranchera.

Les élus républicains ont également profité de la journée internationale de la visibilité transgenre pour s'en prendre également aux personnes trans. La nouvelle mouture du "Don't Say Gay" interdit aux élèves et aux enseignants d'utiliser un pronom "qui ne correspondrait pas au sexe de la personne". Il est également interdit de demander le pronom que les élèves préféreraient employer. En cas de non-respect de cette règle, les professeurs pourraient être renvoyés et se voir retirer leur titre d'enseignant. D'autant que cette interdiction s'appliquera, elle, jusqu'à la fin du lycée.

Les Démocrates de Floride ont dénoncé cette loi. "Rien ne permet aux parents de demander à ce qu'on s'adresse à leurs enfants comme ils le souhaitent. Je pense que c'est un échec pour les parents et leurs droits", a notamment déclaré la démocrate Ashley Gantt. Et sa collègue Robin Bartleman d'alerter sur le fait qu'il n'y a "aucun garde-fou dans cette loi", ajoutant : "N'importe qui peut retirer un livre. Il n'est même pas nécessaire de vivre en Floride ou d'être parent. Il suffit de dire 'Je n'aime pas ce livre' et on peut le retirer." Une reculade qui n'est sans doute toujours pas la dernière, puisque que les réactionnaires de Floride annoncent déjà vouloir s'en prendre aux cours d'éducation à la santé sexuelle.

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Crédit photo : Gage Skidmore / Flickr