Le jeune homme qui avait cyberharcelé Hoshi après sa performance lors des Victoires de la musique en 2020 a été condamné à huit mois de prison, dont six avec sursis, par le tribunal correctionnel.
Huit mois d'emprisonnement dont six mois avec sursis probatoire. C'est la sanction qui a été infligée à un internaute de 21 ans qui avait harcelé Hoshi, victime d'un raid lesbophobe après qu'elle eût embrassé sur scène une danseuse lors d'une performance aux Victoires de la musique en 2020. Le prévenu, Maël, n'était ni présent ni représenté par un avocat au cours de l'audience au tribunal correctionnel. "Le cyberharcèlement et l'homophobie ne restent pas impunis", a réagi la chanteuse qui prépare un nouvel album.
Dans leur condamnation, les juges sont allés au-delà des réquisitions du parquet, qui demandait une peine de six mois d'emprisonnement entièrement assortie de sursis. Le prévenu devra par ailleurs verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la chanteuse de 26 ans, ouvertement lesbienne. Maël encourait jusqu'à six ans de prison pour harcèlement moral en ligne aggravé en raison de l'orientation sexuelle de la victime.
Hoshi n'a pas eu la force d'assister au procès
Dans une lettre lue par son avocate, Laura Ben Kemoun, Hoshi a déclaré qu'elle n'avait "pas la force" d'assister au procès et qu'elle n'avait pas "l'envie de retourner dans cette bulle d'angoisse" des "milliers de harceleurs qui se cachent derrière des pseudos". Hoshi a par ailleurs témoigné avoir été particulièrement touchée par cette vague de harcèlement, qui a été évaluée à 21 jours d'incapacité totale de travail (ITT).
Après la performance d'Hoshi aux Victoires de la musique en 2020, Maël avait été identifié comme l'un des auteurs des messages homophobes répétés qu'elle avait reçus. Le jeune homme a reconnu avoir envoyé des messages l'insultant de "grosse truie", de "sale gouine" ou encore de "sale lesbienne". Il avait aussi créé plusieurs comptes pour contourner la modération des réseaux sociaux, qui le bloquait. Maël avait toutefois estimé n'avoir rien écrit "de diffamant" ni de menaçant. À peine avait-il évoqué des "messages peu cordiaux" et des "paroles en l'air". Il dit avoir voulu "se défouler", car ne "se sentant pas bien".
Mathilde Gerner, le nom de Hoshi à l'état civil, déclare être victime de lesbophobie depuis l'adolescence. "Quand je me suis fait agresser, à 15 ans, ça a été violent. J’ai porté plainte, et la personne a eu un rappel à la loi. Après ça, je me suis dit que c’était réglé et que j’allais bien. Mais de longues années plus tard, quasiment au moment de l’écriture d’“Amour censure”, je me suis finalement rendu compte que ce n’était pas le cas. Ce titre a vraiment été ma thérapie", confiait la chanteuse à têtu· lors du numéro des fiertés en 2021.
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