Dans le clip de "Mauvais rêve" dévoilé ce vendredi, Hoshi fait l'inventaire des moments difficiles qui ont émaillé sa vie. Plus qu'un réquisitoire, un témoignage, dans lequel la chanteuse exprime sa résilience et sa capacité à se battre pour ses idéaux.
Une madeleine de Proust à l'arrière-goût amer. Lorsque Hoshi s'immerge dans les souvenirs douloureux qui ont ponctué différentes périodes de sa vie, ça donne "Mauvais rêve", un clip qui la suit de sa naissance à ses 26 ans. Du vol de son cartable au harcèlement homophobe – après qu'elle a embrassé une femme aux Victoires de la musique – en passant pas des brimades à l'adolescence, Hoshi, ou plutôt Mathilde, se livre dans une complainte rythmée et saccadée. Prenant appui sur chaque syllabe, elle déclame ses paroles à la manière d'un slam avec un empressement et une certaine douceur, bienveillante à l'intention de l'enfant qu'elle a été.
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La chanteuse utilise la métaphore de l'ascenseur pour avancer à travers les années, vagabondant dans l'immeuble de sa vie, uniquement peuplé de pièces noires et blanches. Un décor minimaliste pour une introspection synthétique de ces événements fondateurs, tels que son premier amour, sa première rupture, ses premières soirées, cette maladie qui chaque jour lui "grignote les tympans". Malgré le rejet et les critiques essuyées, Mathilde se construit, apprend à connaître ses désirs. À défaut d'être comprise, elle prend les armes, la plume et la guitare, pour partager ses expériences, toucher un public qui saura ressentir le poids de ses mots. Ses interrogations, ce sont celles de ces enfants queers qui ne rentrent pas dans les cases, se sentent à part avant même d'avoir mis un mot sur ce qu'ils sont : "Suis-je garçon, ou fille, pourquoi personne ne me comprend ? / Et dès qu'sonne la récré', je me fais insulter", "j'regarde un peu les filles, j'ai maintenant quatorze ans / J'ai les yeux qui brillent, dois-j'le dire à mes parents ? / On m'a frappé la tête contre la neige devant tout l'collège / Oh, non, j'ai dû faire un mauvais rêve".
Une tournée de "rêves" à venir
Ce titre ne se limite toutefois pas à la liste de ses mauvais rêves. Car la jeune femme fait preuve de force et de détermination. Celle qui n'a jamais cessé de se relever et d'avancer en profite au passage pour faire un pied de nez à Fabien Lecœuvre, qui l'avait jugée "effrayante" en avril 2021, à l'antenne de la radio Arts Mada. "Je fais de la musique, y a rien d'effrayant / La méchanceté est gratuite mais les efforts seront payants." Et puisque ce baiser aux Victoires de 2020 a tant fait jaser les homophobes, elle le renouvelle dans son clip, avec un doigt d'honneur en plus, pour la forme. Accusant le coup, Hoshi se concentre sur sa musique, sur son rêve, son prochain album, et sur sa tournée, qui parcourra le pays du 18 novembre au 14 décembre.
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Crédit photo : capture d'écran YouTube / HKCORP
