Première dauphine de Miss Haute-Vienne, Lara Dumas est une femme trans, le revendique, et se sert de sa nouvelle notoriété pour parler de transidentité au plus grand nombre.
"Battez-vous pour ce que vous êtes réellement, et ne changez pas pour plaire aux autres. Soyez fier·es de qui vous êtes. Acceptez-vous, et croyez en vos rêves." Voilà le discours porté par Lara Dumas, première dauphine de Miss Haute-Vienne lors de la marche des Fiertés de Limoges ce 9 septembre. Devant les caméras de France 3 comme sur les planches du prestigieux concours de beauté, l'étudiante en biologie parle avec simplicité de sa transidentité et de ses convictions. "Je suis épanouie, heureuse, résume-t-elle. J'ai un travail, un copain, des amis, mes études... Une vie normale."
À lire aussi : Ursula von der Leyen oublie les LGBT dans ses priorités pour 2024
Pour Lara, s'inscrire à Miss Haute-Vienne était à la fois une démarche personnelle et l'occasion de prouver à son entourage, et à ceux qui ont entaché sa confiance en elle, qu'elle était capable de monter sur le podium. "Je voulais pouvoir me dire que je suis une jeune femme. Je peux être jolie, être désirée, plaire", affirme-t-elle avec aplomb aux journalistes. Si Lara Dumas revendique sa transidentité avec fierté, le public n'en a pas été informé au cours des votes, le 25 avril dernier, la jeune femme n'ayant pas jugé utile de l'évoquer lors de son inscription. Elle en parlera toutefois plus tard au comité du concours, qui a décidé de ne pas partager l'information, y compris aux médias et partenaires.
Le concours est ouvert aux femmes trans depuis 2022
"Parmi tous les partenaires, il y a des personnes qui n'acceptent pas, explique Lara. Au final, c'est bien de forcer la chose. De montrer qu'une femme trans peut être miss ou dauphine. Car pendant le concours, des parents se sont plaints auprès des présidents. Heureusement, le comité a pris ma défense. J'ai entendu quelqu'un dire 'ah, mais c'est un homme ça'. J'ai eu envie de lui dire : 'ouai, et l'homme, il est première dauphine'. Il faut arrêter avec ces tabous et ces méchancetés. Il faut inculquer des valeurs de tolérance, d'acceptation." Des valeurs que la jeune femme aura l'occasion de défendre à travers une vidéo sur la transidentité qui sera présentée lors d'interventions en milieu scolaire. La première dauphine de 21 ans est d'ailleurs ambassadrice de l'association locale Warrior Colors depuis maintenant un mois.
C'est en 2022 que les portes de Miss France sont ouvertes aux femmes trans, sous la présidence de Sylvie Tellier –elle a depuis laissé sa place à l'ancienne Miss Cindy Fabre –, qui avait déjà annoncé au Parisien en 2019 qu'elle ne s'opposait pas à la participation au concours de candidates trans. Une déclaration qui avait fait bondir Geneviève de Fontenay, disparue le 1er août dernier, qui avait qualifié cette possibilité de "contre-nature". Avant Lara Dumas, Andréa Furet et Aëla Chanel ont respectivement tenté, mais sans succès, de rafler les titres de Miss Île-de-France en 2022 et Miss Isère en 2023.
À lire aussi : Manif LGBTphobe d'extrême droite contre une lecture drag : 6 mois de prison requis
Crédit photo : Tinoush, Quentin Vectan Berbey / Comité Miss Haute-Vienne via Instagram