Alain s'est vu prescrire 10 jours d'ITT après avoir été victime d'un guet-apens homophobe tendu sur la plateforme Coco. Une cagnotte a été ouverte pour l'aider à payer les frais inhérents.
Il faut voir les yeux ensanglantés d'Alain pour comprendre la violence de l'agression homophobe dont il a été victime. Ce 17 septembre, ce patron d'un restaurant-pizzeria près de Mâcon, en Saône-et-Loire, a été la cible d'un guet-apens tendu sur la plateforme Coco. Après avoir tchaté, lorsqu'il se rend au rendez-vous fixé, à Saint-Martin-Belle-Roche, cinq personnes déboulent sur lui pour le frapper puis voler son véhicule, raconte-t-il au Journal de Saône-et-Loire. À l'hôpital, il s'est vu prescrire 10 jours d'interruption totale de travail.
À lire aussi : Du guet-apens au massacre : pourquoi les crimes homophobes sont-ils si barbares
Sur Coco, il discute avec un homme, qui l'appelle par la suite en masqué. Puis, ils se rejoignent dans un village voisin. "Il est tout de suite monté en voiture et m'a demandé d'aller plus loin à l'abris des regards", témoigne-t-il auprès de France 3 encore sous le choc de l'agression.. Entre un champ de maïs et une autoroute, "j'ai vu cinq types sortir des maïs, avec des battes, des manches en bois et des liteaux. Ils m'ont dit : sale PD, tu vas crever... Ils m'ont même traité de pédophile. C'est dire s'ils mélangent tout..." Résultat, "j'ai eu 10 jours d'ITT, une double fracture du nez, la lèvre coupée, des hématomes sur tout le corps, des côtes fêlées. J'ai des acouphènes et je ne vois rien, quand j'ouvre les deux yeux, tout est flou. Mes yeux sont encore rouges et pleins de sang", souffle-t-il.
Une cagnotte pour faire face
Si sa voiture a été retrouvée et qu'une plainte a été déposée, Alain est toujours sous le choc. En arrêt de travail, son statut de chef d'entreprise l'empêche de percevoir une indemnité pour une période inférieure à 90 jours d'ITT, précise la chaîne locale. Alors, pour faire face, le restaurateur a lancé une cagnotte. "Je ne suis pas du style à faire l’aumône", précise-t-il d'emblée. Seulement voilà, pour payer ses crédits, son avocat, compenser sa perte de salaire, il doit faire appel à la générosité.
Le phénomène des guet-apens homophobes n'est pas nouveau, nous avions consacré un dossier dans votre têtu· du printemps. Chaque semaine, un homme gay est victime d'un guet-apens homophobe et Coco est un terrain de chasse privilégié par nos agresseurs, alors, redoublons de vigilance.
À lire aussi : Face à la circonstance aggravante d’homophobie, les errements de la justice
Crédit photo : Creative Commons
