Alors que se multiplient les affaires de viols et de violences que les enquêtes de police relient au tchat Coco.fr, le site reste fréquenté par des hommes gays à la recherche d’anonymat.
Pascal, 59 ans, a donné rendez-vous au pied de son immeuble, dans le 15e arrondissement de Paris. Dans l’obscurité d’un soir de janvier, il voit s’approcher un délicieux trentenaire, bien charpenté. Coup de chance, l’homme correspond aux alléchantes photos qu’il lui a envoyées quelques heures plus tôt. Ils s’assoient sur un banc, parlent de sport et discutent avec légèreté durant 45 minutes, avant que Pascal ne propose de monter chez lui.
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La porte d’entrée à peine refermée, les deux hommes entament un rapport sexuel. “C’était nul, se rappelle Pascal. Je sentais qu’il n’était pas du tout dans le truc. Aucune motivation, aucune fusion.” Puis, au moment de se rhabiller, son éphémère partenaire lui lance d’un trait : “Mais tu crois que je suis venu ici pour quoi ?” D’un coup, l’homme se montre menaçant. Il gonfle le torse, annonce pratiquer le karaté depuis des années et réclame 100 euros. Pascal tente de négocier, mais l’autre s’agite, commence à élever la voix. “Il criait beaucoup. J’avais peur que mes voisins l’entendent, raconte-t-il. Personne ne sait que je suis gay.” Pascal cède et va chercher l’argent dans un tiroir. Son agresseur, qui aperçoit d’autres billets, lui extorque finalement 350 euros....