Dans son dernier single, "Closure", le chanteur britannique Henry Moodie, découvert sur TikTok, explore la difficulté de surmonter la rupture d'une relation… irréprochable.
Personne n'a envie de devenir aigri et amer, mais cracher sur son ex de temps en temps, ça soulage. Le problème d'Henry Moodie, c'est qu'il n'a absolument rien à reprocher à son ex. Une frustration que le chanteur pop britannique, qui s'est fait connaître via ses reprises sur TikTok, exprime dans son dernier titre, "Closure". Si en France, on ne le connaît pas encore, nous avons au moins une chose en commun : cet ex que l'on n'a jamais vraiment oublié. En résulte une ballade mélancolique tranchée par un clip qui nous transporte dans l'univers des clubs queers londoniens. Les fans d'Heartstopper et de Sex Education seront contents d'y retrouver des visages connus, celui de l'actrice trans Bel Priestley, apparue dans le rôle de Naomi Russell dans la seconde saison d'Heartstopper et Olive Gray, interprète non-binaire qu'on a vu dans Sex Education.
"Une célébration de l'amour queer"
"Closure" n'est pas une chanson de rupture désespérée, écrite à chaud, les yeux encore embués de larmes. Henry Moodie fait preuve d'un discernement déconcertant, ce qui nous désarçonne d'autant plus. "When things fall apart, there's not always a reason" (Quand tout s'effondre, il n'y a pas toujours de raison). Une lucidité qui pourrait faire croire que le jeune homme est passé à autre chose. Il faut dire qu'il n'éprouve aucune rancoeur. Il n'a pas été trompé, trahi, n'a pas souffert avant que le couperet ne tombe. Mais l'absence de colère revient dans ce cas précis à une absence de soulagement. Ne reste que la perte : "You're the best things that ever happened to me" (tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivé). Résultat, impossible de passer à autre chose, d'envisager un futur avec quelqu'un d'autre. "I know I'm not gonna end up alone / But how could I let someone else get close" (Je sais que je ne finirai pas seul / Mais comment je pourrais laisser quelqu'un se rapprocher de moi ?). Morale de l'histoire, "Do something I can't get over" (fais quelque chose que je ne saurais pardonner).
Petit détail comique, la vidéo, réalisée par Samuel Douek, a été filmée dans une ancienne station de pompage. La fête et l'esprit de communauté sont au coeur du clip. Pourtant, ce ne sont pas les entrelacs de corps qui sont mis en avant sous les feux des stroboscopes. Les émotions de nos deux protagonistes se lisent sur leur visage comme dans un livre ouvert. Chacun tente par tous les moyens de rejoindre l'autre, entravé par son entourage. Lorsqu'ils finissent par se rejoindre dans une étreinte emplie de tendresse, ils se séparent d'eux-mêmes, sans plus de cérémonie. Le choix de mettre en avant Bel Priestley et Olive Gray n'est pas anodin. "Je voulais que cette vidéo soit une célébration de l'amour queer, racontée par les exceptionnels Bel Priestley et Olive Gray. Il n'y a pas de LGB sans le T", confie-t-il au média Celeb Mix. Il en profite au passage pour dénoncer la stratégie des "gouvernements [qui] ont politisé la communauté trans pour servir leurs intérêts". Si l'on en croit le clin l'annonce de fin de vidéo, "Closure" n'est que le premier film d'une saga.
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Crédit photo : capture d'écran Youtube