Olly Alexander, représentant gay du Royaume-Uni à l'Eurovision, dévoile "Dizzy", le morceau qu'il défendra au concours en Suède en mai. Et ça risque de faire très mal.
Comme un flacon de poppers, Olly Alexander nous donne le tournis. Ce vendredi 1er mars, le chanteur qui représente cette année le Royaume-Uni à l'Eurovision fait d'un pierre deux coups, en dévoilant le titre qu'il chantera en mai à Malmö (Suède) ainsi que le clip qui l'accompagne. Le morceau, intitulé "Dizzy", est taillé pour la compétition avec son refrain diablement efficace. C'est aussi un hymne qui se performe sur scène, juste assez sage pour faire monter la mayonnaise avant d'être hurlé dans une explosion d'énergie.
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Olly Alexander dans ses 80's
"Dizzy" est un pur produit des années 80. Et pour cause, le chanteur est influencé par son rôle dans la série dramatique It's a Sin, dont le scénario est signé Russel T Davies et s'inscrit dans une Amérique en pleine crise sida. Asia, The Pet Shop Boys, New Order sont aussi autant d'inspirations pour lui, et ça se sent. Même le décor tournant qui accentue l'effet de vertige est juste assez kitch pour être stylé. Malgré une mélodie entraînante, le clip crée, contre toute attente, une atmosphère plutôt sinistre. Un appartement minuscule au papier peint décrépit, des draps défraîchis, une poignée d'objets qui traînent à même le sol et, pour couronner le tout, un extérieur désertique peuplé d'arbres morts. Le temps s'est-il arrêté ? A-t-il même cours dans cet univers qui semble si loin de notre réalité ? Olly Alexander semble bloqué dans une autre réalité, tel un petit prince esseulé. Pourtant, sa musique respire l'amour et la vitalité.
Quoi de mieux que de parler d'amour pour faire fondre le public ? Dans "Dizzy", Olly Alexander dépeint un idéal, une relation dont la passion ne s'amenuise jamais, sans cesse renouvelée par la tendresse : "Make me dizzy from your kisses" ("Donne-moi le vertige avec tes baisers"), "Will you take my hand and spin me ?" ("Prendras-tu ma main pour me faire tourner ?"). Tout dans la construction du morceau, dans la répétition des couplets, donne cette impression de tournis. Comme il le dit si bien : "Take me back to the beginning again, again, again" ("Ramène-moi à nos débuts encore et encore"). Le fond et la forme ne font qu'un. Olly Alexander est un grand charmeur, et nous sommes les serpents hypnotisés. "Round and 'round until the moment never ends" ("Tournons, tournons jusqu'à ce que le moment devienne éternel"), nous susurre-t-il à l'oreille. Quand tu veux, Olly.
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Crédit photo : Gregory Debure