politique"Pédale, tafiole, tarlouze…" Sur TF1, Gabriel Attal dit les termes du harcèlement homophobe

Par têtu· le 06/11/2023
Gabriel Attal sur TF1 dans "7 à 8"

Interviewé ce dimanche par Audrey Crespo-Mara dans l'émission Sept à Huit sur TF1, le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, a évoqué son expérience personnelle du harcèlement scolaire, affirmant avoir lui-même subi des injures homophobes.

C'est bien la première fois qu'on entend un ministre de l'Éducation nationale prononcer de tels mots à la télévision. Invité ce dimanche 5 novembre d'Audrey Crespo-Mara pour son interview intimiste dans l'émission Sept à Huit sur TF1, Gabriel Attal a témoigné avoir lui-même subi, quand il était au collège à l'École alsacienne à Paris, "un déferlement d'insultes et d'injures" homophobes. "J'étais à la fin du collège, j'avais 14, 15 ans (…). Ça a duré plusieurs mois et ça a été très violent, a développé le ministre aujourd'hui âgé de 34 ans. C'était 'pédale, tafiole, tarlouze', donc je pense que c'était sur une orientation sexuelle, supposée à l'époque puisque je n'en parlais pas autour de moi."

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"Ce qui était dur pour moi, mais ce qui l'est aujourd'hui aussi pour beaucoup de jeunes, c'est parfois qu'on a le sentiment qu'on n'a personne à qui en parler (…). C'est une souffrance, et je crois que le pire c'est quand on a le sentiment que cette souffrance n'aura pas de fin", a observé le ministre, insistant sur ce message : "Il y a une fin à la souffrance".

Juan Branco en ligne de mire

Gabriel Attal, qui a annoncé à la rentrée un nouveau plan de lutte contre le harcèlement scolaire, a insisté sur l'importance que les élèves victimes soient entendues par le personnel pédagogique : "Je me bats pour mettre en place tous les moyens (…) pour qu'il y ait quelqu'un pour les écouter, pour qu'il y ait une institution qui réagit et qui répond". "La peur doit changer de camp, la honte doit changer de camp", a insisté le ministre, qui a signé un décret pour que les harceleurs puissent désormais être changés d'établissement. "Depuis la rentrée, a-t-il annoncé, il y en a plusieurs dizaines qui ont dû changer d'établissement parce qu'ils harcelaient un camarade".

Au passage, Gabriel Attal a réglé ses comptes avec quelqu'un qu'il n'a pas nommé durant l'interview mais qu'il accuse d'avoir initié son harcèlement au collège, et qui de fait a plus tard outé le ministre gay : l'avocat Juan Branco. Dans un livre pamphlet publié en 2019, intitulé Crépuscule, ce dernier expliquait en effet l'ascension du plus jeune ministre de la Ve République par sa relation avec Stéphane Séjourné, alors conseiller d’Emmanuel Macron à l'Élysée. "Je n'en avais jamais parlé publiquement, je n'avais pas non plus l'intention de me cacher, simplement je souhaitais pouvoir en parler moi, au moment où je le voulais, de la manière dont je le voulais", a souligné le ministre à propos de cet outing, évoquant une "obsession" toujours vivace du polémiste à son endroit.

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Crédit photo : capture d'écran TF1