Dans son genre de comédie adolescente, Bottoms a tout le potentiel pour devenir un film queer culte. Le pitch : pour choper des meufs, deux lycéennes un peu loseuses lancent un club d'auto-défense…
Lorsqu'on l'avait interviewée il y a deux ans pour la promotion de son premier long-métrage grinçant, Shiva Baby, Emma Seligman nous avait confié plancher déjà sur son deuxième film. Elle évoquait "deux filles queers qui organisent un fight-club clandestin dans leur lycée pour essayer de voler les filles populaires aux joueurs de football". Ainsi est né Bottoms, qui après une sortie en salles outre-Atlantique débarque chez nous en streaming sur Prime Video. Une comédie adolescente qui devrait faire mouche chez les amateurs du genre, pour au moins cinq raisons…
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#1. Une comédie lesbienne qui fonctionne
Les films portés par des personnages lesbiens ne sont pas encore légion. Bottoms met en avant deux meilleures amies lycéennes, Josie (Ayo Edebiri) et PJ (Rachel Sennott), lesbiennes et fières. Leur amitié n'est jamais ambiguë, puisqu'elles ont chacune leur propre intrigue amoureuse. La plus mémorable du film reste celle, sinueuse mais touchante, liant Josie à Isabel (Havana Rose Liu), la pom-pom girl de ses rêves…
#2. Une victoire pour les marginaux
Malgré ses scènes exagérées, comédie oblige, Bottoms dresse un portrait plutôt juste de l'adolescence. L'âge ingrat, c'est avant tout un enchaînement de petites hontes, de moments embarrassants, et de crushs qui mènent à leur tour à des micro-humiliations… Mais dans le film d'Emma Seligman, les lycéennes gênantes ne sont jamais pointées du doigt : elles sont ici les protagonistes d'un récit qui les amène à devenir de vraies héroïnes conquérantes. En somme, Bottoms signe la revanche de celles et ceux qui n'ont pas réussi à pécho leur cible au lycée.
#3. Une absurdité très camp
Si, dans la lignée de Shiva Baby, Emma Seligman distille quelques zestes de malaise dans son film, elle s'essaie à un autre type d'humour, absurde, en l'associant avec une esthétique très camp. D'ailleurs, hormis dans une poignée de scènes d'émotion, le ton est décalé à l'extrême. En plus des dialogues truculents qui font penser à Pitch Perfect et Lolita malgré moi, on retiendra l'acte final, parfaitement imprévisible.
#4. Une bande-son pop et queer
Autre petit charme de Bottoms : sa musique. Toute la bande originale est signée Charli XCX, icône de l'électro-pop britannique et alliée indéfectible de la communauté LGBTQI+, accompagné du compositeur Leo Birenberg. On retrouve par ailleurs des chansons qu'on aimait déjà, comme "Pain" de King Princess, le rétro "Complicated" d'Avril Lavigne, ou encore le très vintage "Total Eclipse of the Heart" de Bonnie Tyler.
#5. Un classique en devenir
Alors non, Bottoms ne séduira pas tous les publics. Mais il a des chances de devenir culte pour la jeune communauté queer. Le binôme formé par Ayo Edebiri (The Bear) et Rachel Sennott (Bodies Bodies Bodies) fonctionne, la photographie ne démérite pas et, surtout, toutes ses excentricités en font une comédie singulière. On l'imagine bien avoir la même longévité que But I'm a Cheerleader, d'abord très critiqué avant d'avoir un solide héritage.
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Crédit photo : Amazon Prime Video
