Trois hommes avaient pris pour cible un quadragénaire homosexuel sur un lieu de cruising gay à Dijon en 2022. L'un d'entre eux, qui a tiré sur la victime avec un pistolet airsoft, a été condamné à 14 mois de prison avec sursis par le tribunal judiciaire, qui a reconnu la circonstance aggravante d'homophobie.
"Ça aurait pu être dramatique !" s'est exclamé le président du tribunal de Dijon, en Bourgogne. En septembre 2022, trois hommes se rendent au lac Kir, à l'ouest de la ville, pour vérifier, disent-ils, la rumeur selon laquelle il s'agit d'un lieu de cruising gay. Sur place, l'un d'entre eux tire sur un quadragénaire avec un pistolet airsoft, non-létal mais qui peut infliger de sérieuses blessures. Heureusement, la victime n'est blessée que légèrement. Le tribunal a condamné le tireur à quatorze mois de prison avec sursis et reconnu la circonstance aggravante d'homophobie, rapporte le Bien public dans son édition de ce mercredi 13 mars.
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"C'était du voyeurisme", a justifié à la barre J-B., 24 ans, pour expliquer pourquoi, après avoir bu un coup dans le centre-ville, il se rend en voiture avec W., 29 ans, et un troisième homme qui n'est pas poursuivi, vers les abords du lac Kir. Ils voulaient "vérifier les rumeurs", ajoute W. Sont-ils là pour casser du pédé, comme d'autres sur ce même lieu ? "Au mieux, ils sont venus pour se payer la tête d'un homosexuel, au pire pour le violenter", pointe Me Lucie Renoux, avocate du plaignant qui s'est fait tirer dessus vers minuit ce soir-là.
L'homophobie retenue
La voiture de la victime approche de celle de ses agresseurs. Le quadragénaire explique que ces derniers lui proposent alors de les soulager, les prévenus prétendent au contraire qu'il a été à l'origine de la proposition. Quoi qu'il en soit, W. se dit "harcelé" et "choqué" que, sur ce parking connu être un lieu de rencontre la nuit, le plaignant lui ait proposé une fellation. Sortant de sa voiture, il va vers le quadragénaire puis défouraille son pistolet airsoft et tire dans sa direction.
"Vous ne pouvez pas vous étonner de cette proposition, si elle a lieu, puisque vous êtes venus pour cela ! Vous étiez trois, il était seul, vous étiez en voiture, vous auriez très bien pu partir", s'emporte le procureur. L'avocat de W. plaide la version de son client : "Mon client a tiré, c'est ridicule et dangereux, évidemment, mais ce tir est provoqué par le comportement insistant de la victime. Qu'il soit homosexuel n'a rien à voir", tente-t-il sans convaincre.
Finalement, le tireur est condamné à quatorze mois de prison avec sursis. La circonstance aggravante d'homophobie a été retenue. Le second prévenu, poursuivi pour complicité mais qui était resté dans la voiture, est relaxé. Les agressions homophobes aux abords du lac Kir sont malheureusement courantes, notamment après des guets-apens tendus via la plateforme Coco. Alors, lors de nos rencontres, restons sur nos gardes !
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