Dans la nuit qui a suivi la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, les quatre jeunes condamnés ont agressé un jeune homme à Paris en l'insultant de "sale pédé". L'un d'eux est le fils d'Axel Loustau, ex-élu du RN proche de Marine Le Pen.
On le sait d'expérience, les masques de l'extrême droite tombent plus facilement la nuit. Quatre militants d'ultradroite ont été condamnés ce mercredi 12 juin pour leur participation à une agression homophobe, dans la nuit de dimanche à lundi, à Paris alors qu'ils "fêtaient" la victoire du Rassemblement national (RN) aux élections européennes. Parmi eux, un certain Gabriel Loustau, 23 ans, fils d'Axel Loustau, un ancien leader du GUD (Groupe union défense) et ex-élu du RN proche de Marine Le Pen.
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Tard dans la nuit, alcoolisés, les quatre hommes âgés d'une vingtaine d'années, tous fichés S pour leur appartenance à la mouvance d'ultradroite, déambulaient dans les rues du VIe arrondissement de la capitale quand il s'en sont pris au hasard à un passant âgé de 19 ans. Brandissant un bâton et une ceinture, selon le récit de nos confrères du Parisien, ils lui auraient lancé : "Toi sale pédé, t'es un trans". Selon un témoin et les images de vidéosurveillance, la victime a ensuite reçu un coup de poing au visage. Alertées, les forces de police interpellent rapidement les quatre suspects, placés en garde à vue après quelques heures en cellule de dégrisement.
"Quand Hitler reviendra"
Pendant cette garde à vue, selon les informations de Libération, l'un des quatre suspects aurait déclaré aux enquêteurs : "Vivement dans trois semaines, on pourra casser du PD autant qu’on veut". Une référence évidemment, pour ces individus qui ont revendiqué fièrement leur appartenance au GUD et au RN, à une possible victoire de l'extrême droite aux élections législatives.
Lors du procès en comparution immédiate, le tribunal a souligné le comportement des jeunes lors de leur interpellation et de leur arrivée au poste de police, chantant des airs militaires et intimidant les policiers : "Vous verrez quand Bardella sera au pouvoir, quand Hitler reviendra". Alors que la représentante du parquet a pointé des "violences gratuites" d'une "particulière gravité", les quatre accusés ont nié en bloc toute participation aux faits. Pourtant, l'un d'eux avait écrit un message peu de temps après l'heure de l'agression, indiquant que ses amis avaient "fumé un gay".
Deux d'entre eux ont été condamnés pour violences à cinq et sept mois de prison ferme. Le tribunal correctionnel a ordonné leur incarcération immédiate. Les deux autres, dont Gabriel Loustau, ont écopé de six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger". La veille déjà, un autre partisan de la mouvance ultradroite a été condamné par la cour d'appel de Paris à sept ans de prison ferme pour "entreprise terroriste individuelle", pour avoir projeté une action violente en France, éventuellement contre une marche des Fiertés LGBT+. Qui a dit que l'extrême droite était l'alliée des homos ?
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Crédit photo : JOEL SAGET / AFP