justiceAnti-LGBT, raciste et antisémite : un proche de l'ultradroite condamné pour entreprise terroriste

Par têtu· avec AFP le 04/11/2023
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Le tribunal correctionnel de Paris a condamné un partisan de l'ultradroite à cinq ans de prison ferme pour "entreprise terroriste individuelle". L'homme projetait une action violente en France.

Un "ancrage profond et ancien dans l'idéologie nauséabonde d'extrême droite". C'est en ces termes que le procureur du tribunal correctionnel de Paris a décrit l'univers mental d'un Mosellan de 20 ans condamné ce vendredi 3 novembre, sous le chef d'"entreprise terroriste individuelle", à cinq ans de prison ferme pour pour avoir projeté une action violente en France. La chambre spécialisée dans les affaires de terrorisme a également infligé à Alexandre E. deux ans de suivi socio-judiciaire et une inéligibilité de 25 ans.

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Surveillé par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour ses échanges sur Telegram, le jeune homme avait été arrêté près de Metz en septembre 2022 et placé en détention provisoire, peu après le signalement d'un ami militaire. Celui-ci, qui semblait partager les mêmes idées politiques, s'était inquiété après la disparition dans son régiment d'un fusil d'assaut HK416, alors qu'il connaissait la fascination d'Alexandre E. pour les armes. Selon ce militaire, le prévenu faisait régulièrement état de sa volonté de commettre une action violente, évoquant par moments une attaque contre une marche des Fiertés LGBT+, à d'autres une mosquée. Dans un accès de colère, il avait encore affirmé à son beau-père vouloir "faire exploser une synagogue" et disait, sur les réseaux sociaux, vouloir "plonger la République juive de France dans les flammes de l'enfer" ou "bâtir un nouveau Reich".

Chaînes Telegram néo-nazies

Né à Moscou d'une mère russe et d'un père marocain qu'il a peu connu avant d'arriver en France à six ans, le prévenu a reconnu à son procès avoir eu ces idées racistes, antisémites et suprémacistes blanches, s'en détachant du bout des lèvres, mais a assuré qu'il n'avait "jamais eu d'intention malveillante". L'enquête n'a pas permis d'établir un projet précis qu'aurait fomenté Alexandre E., mais le tribunal a estimé que sa volonté de passer à l'acte était caractérisée. Outre sa fréquentation de chaînes Telegram néo-nazies, il se renseignait sur la fabrication d'explosifs, ayant même acquis du matériel et fait des essais, tout en tenant ses propos extrêmement violents. "Je suis passionné d'armes, de technologie et d'ingénierie", a-t-il dit pour justifier ses tentatives avortées d'achats d'armes, ses essais d'explosifs étant juste de la "stimulation intellectuelle".

Voyant chez lui "de l'intelligence mise au service de la malfaisance", le procureur avait requis huit ans d'emprisonnement à l'encontre d'Alexandre E, regrettant son "manque de regrets sincères et de remise en question" et considérant que "sa dangerosité demeure importante".

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