sportGuide de rentrée : boxeuses, trouvez le ring qu'il vous faut

Par Tessa Lanney le 17/09/2024
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Boxer entre meufs ? entre personnes queers ? Se défouler sur un sac ? Boxeuse en devenir, vous cherchez à vous inscrire dans un club mais ne savez pas lequel choisir ? Voici quelques pistes et conseils.

Tout le monde a ses raisons d'enfiler les gants. Apprendre à se défendre, se donner la classe d'Hilary Swank dans Million Dollar Baby ou tout simplement se défouler. Rien de mieux que la boxe pour se sentir confiante ! Première étape avant de distribuer des pains à foison : le choix du club est essentiel, car on veut entrer sur le ring la tête haute, le torse bombé, sans se sentir menacée. Dans un premier temps, décidez-vous entre la boxe anglaise et la française. La première, alias le noble art, ne sollicite que les poings, quand la seconde, aussi appelée savate, autorise aussi les pieds. Pour mieux vous orienter parmi l'offre importante de salles, clubs, studios, têtu· vous explique où aller en fonction de vos besoins.

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Plus à l'aise entourée par la commu ? Le Paname Boxing Club est le premier du genre en France. Depuis sa création en 2012, ce club spécialisé dans la boxe française est ouvert à toustes, et a la bienveillance pour mot d'ordre. L'association est reconnue par la Fédération française de savate et il n'est pas rare de retrouver certain·es de ses membres les plus émérites sur les rings lors de compétitions. En plus de partager la pratique et les valeurs de la boxe à la communauté LGBTQI+, le club met un point d'honneur à inculquer de la queerness à ce sport de combat. Il est souvent présent en manif (Pride, marche lesbienne…) et se montre visible sur les réseaux. Il a d'ailleurs été sollicité pendant les Jeux olympiques pour proposer des initiations. L'asso était présente lors du Forum des sports LGBT+ qui s'est tenu le week-end du 14 au 15 septembre à Paris.

>> Adhésion à 200 euros l'année. Cours du mardi au dimanche dans plusieurs lieux dans Paris.

  • Un ring pour tout·es

Parce que la boxe anglaise ne devrait pas être le monopole des bonhommes, Un ring pour tout·es se charge d'entraîner les femmes ainsi que les personnes non-binaires et les hommes trans. Créé en 2017 en Seine-Saint-Denis par la coach Audrey Chenu, le club propose à ses boxeuses un espace où s'exprimer et développer pleinement leur potentiel. Un ovni dans le milieu de la boxe anglaise qui souffre de son image viriliste et peine à recruter des femmes, et surtout à les garder.

  • Cisn't

Cisn't porte bien son nom puisque le club indépendant propose des séances de sport en non-mixité transfem à La Parole errante, à Montreuil. Les personnes trans féminines peuvent y trouver un environnement safe dans lequel elles peuvent socialiser tout en se connectant à leur corps. Loin des fédérations qui excluent les femmes trans des compétitions amateurs et professionnelles, Cisn't propose des ateliers de boxe thaï, de MMA, de boxe anglaise ainsi que de… pole dance. Le jeudi soir, de 19h30 à 21h30, le club a également ouvert un créneau ouvert aux autres membres de la commu.

>> Gratuit. Le jeudi soir à La Parole errante, à Montreuil.

  • Cargo

Avis aux Lyonnaises, l'association Cargo – étiquetée LGBT-friendly – propose des initiations à la boxe française dans une approche bienveillante, sans distinction d'âge ou de condition physique. Aucun risque de KO, vous ne ferez pas de combats où les coups sont portés mais uniquement des assauts, privilégiant les coups légers et le style. Pas de puissance mais un large éventail de technique, de combinaison, de déplacements… et des coups de pieds retournés méga cool pour se la péter en soirée.

>> Adhésion à 200 euros l'année. Cours le lundi, mercredi et samedi dans plusieurs lieux de Lyon.

  • Must

Le Must ? C'est Marseille bébé. Plus sérieusement, Must est une association multisport LGBTQI+ qui propose un créneau de boxe anglaise loisir le lundi soir. Les bénévoles s'engagent à créer une ambiance conviviale où tous peuvent se sentir à l'aise. Tous les niveaux sont acceptés bien qu'une attention particulière soit apportée aux personnes débutantes.

>> Adhésion à 25 euros l'année avec un supplément pour l'accès au gymnase de 25 euros, 10 euros pour les personnes précaires et un supplément de 10 euros. Le lundi soir au 71 rue Sylvabelle 13006, à Marseille.

  • Boxer sans adversaire

Il existe désormais des sessions intensives qui allient mouvements de boxe et renforcement musculaire. C'est ce que proposent des chaînes comme Le Cercle de la Boxe (trois salles rive droite, entre 15 et 30 euros la session, par pack ou abonnement) ou encore le Brooklyn Fitboxing (quatre lieux en Île-de-France et une salle à Montpellier), dont les studios pullulent un peu partout dans Paris. Idéal pour celles qui ne se sentent pas assez en confiance pour du corps-à-corps ou qui n'ont tout simplement pas envie de se prendre des coups. En général, vous enchaînez les exercices de fitness, les phases sur sac de frappe et le shadow, qui consiste à boxer contre son ombre. Pratique pour vous sculpter des muscles fonctionnels et apprendre à envoyer quelques droites.

  • Nour

Tout le monde n'a pas envie d'enchaîner les squats et les pompes entre deux crochets. Si vous êtes à la recherche d'une pratique plus douce, pourquoi ne pas tester l'alliance du yoga et de la boxe avec l'association Nour ? Devant le manque de diversité et d'inclusivité des différents organismes qui enseignent le yoga, elle a voulu démocratiser la pratique et la rendre accessible aux plus précaires. Par la suite, elle a adapté son savoir-faire à la boxe et la self-défense. Pas de combats ici mais des enchaînements sous forme de chorégraphie. Certains créneaux sont strictement réservés aux femmes.

>> Adhésion à prix libre à partir d'un euro, cours à prix libre (10-15 euros en moyenne). Cours à Paris et Île-de-France, à Marseille, à Nantes, à Lyon, à Grenoble et à Strasbourg.

  • La boxe à la carte

Pour pousser le niveau un cran au-dessus, sachez que certains clubs plus complets proposent également en parallèle des activités qui mixent fitness et boxe sans opposition. C'est le cas par exemple du Battling Club (par abonnement ou par pack de session entre 19 et 26 euros l'une), le Temple Noble Art (abonnement mensuel à partir de 150 euros et cours particulier), le Paris Boxing Club (abonnement à partir de 300 euros par an) ou encore de l'Appolo Sporting Club (offres différentes selon les salles). Pour autant, les coachs sont avant tout formés à la boxe – anglaise ou française – en face à face. Ces clubs à la carte collent à quasiment tous les objectifs. D'autant que la plupart proposent des sessions 100% féminines. Sachez cependant que derrière l'étiquette "boxe féminine", il faut comprendre boxe française. Le Noble art demeure mixte, mais avec une présence à majorité masculine. Ces clubs représentent le nec plus ultra de l'adaptabilité, qui s'associe cependant à des tarifs élevés.

>> Battling Club, 13 rue de la Grange aux Belles, à Paris. Temple Noble Art, cinq salles à Paris. Paris Boxing Club, plusieurs lieux dans le 19e arrondissement de Paris. Appolo Sporting Club, six clubs à Paris, trois dans le reste de l'Île-de-France, ainsi qu'à Lyon, Lille et Aix-en-Provence.

  • Vers la compétition

Si vous avez un fort esprit de compétition et que vous envisagez de faire de la boxe amateur, c'est-à-dire de faire des combats officiels de trois rounds où les coups sont portés, alors il faudra forcément passer par un club associatif délivrant une licence adaptée. En gros, les combats pro, en dix rounds, c'est le secteur privé, tandis que les combats amateurs sont représentés aux Jeux olympiques. Les clubs sont répertoriés sur le site de la Fédération française de boxe et les cotisations sont encadrées. Financièrement, c'est un avantage certain. Le point négatif, c'est que les clubs semblent moins accessibles aux débutantes, notamment en raison du sexisme ambiant. Parfois, les salles ne disposent même pas d'un vestiaire dédié aux femmes. Un conseil si vous êtes ambitieuse et souhaitez persévérer dans cette voie : trouvez un coach qui a la réputation de ne pas traiter ses boxeuses comme des sportives de seconde zone.

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