sexosafeSanté sexuelle : le dépistage des IST, c'est tous les 3 mois !

Par Laure Dasinieres le 04/10/2024
1-2-3 TOUS LES 3 MOIS, TESTE TOI VIH + IST

Simples et indolores, les dépistages répétés sont un excellent outil de réduction des risques contre les infections sexuellement transmissibles (IST). Une bonne habitude à prendre chaque saison, qu'on vous détaille en partenariat avec Sexosafe.

VIH, hépatites, gonorrhée, chlamydia, syphilis… Face aux infections sexuellement transmissibles (IST), il ne faut pas faire l’autruche. C’est ce que nous rappelle la nouvelle campagne de Sexosafe destinée à promouvoir un dépistage tous les 3 mois – soit un par saison, facile à retenir – pour tous les hommes gays et bi ayant plusieurs partenaires dans l’année. Un rythme dont les bénéfices font l’objet d’un large consensus mais qui est encore loin d’être respecté par tous.

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Les enquêtes Rapport au sexe (Eras), sur les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, nous ont montré que les recommandations concernant le dépistage trimestriel étaient peu suivies en dehors des personnes sous PrEP. Les hommes gays et bi multipartenaires n’ont pas acquis le réflexe”, signale Nicolas Etien, chef de projet Sexosafe au sein de Santé publique France. Pourtant, les infections aux IST ne produisant pas toujours de symptômes, les dépistages réguliers sont le seul moyen de savoir si l’on en est porteur. Or plus tôt on le sait, mieux c’est.

Pour préserver sa santé

Disposer de cette information vérifiée, c’est d’abord pouvoir bénéficier au plus tôt d’un traitement adapté pour contrôler ou guérir l’infection avant que celle-ci ne provoque d’éventuelles complications et séquelles. “Il est toujours mieux d’initier un traitement sur une infection 'jeune'”, rappelle Nicolas Etien, qui prend deux exemples : “Lorsqu’une syphilis est prise en charge dans la première année, le traitement est autrement moins lourd que si elle évolue depuis davantage de temps : une injection d’antibiotique contre 3, voire une hospitalisation selon les cas. Pour ce qui est du VIH, plus tôt la médication par anti-rétroviraux est instaurée, moins le virus a le temps de s’installer dans l’organisme et d’impacter l’état de santé.”

Pour protéger ses partenaires

Ensuite, se faire dépister, c’est protéger ses partenaires. D’une part parce que connaître son statut, c’est être en mesure de les prévenir le cas échéant afin qu’ils puissent eux aussi se faire dépister et traiter. D’autre part, parce que les traitements, lorsqu’ils sont bien suivis, permettent de ne pas transmettre l’infection. Un dépistage précoce permet donc de limiter le nombre de partenaires potentiellement contaminés.

Enfin, se faire dépister tous les 3 mois, c’est instaurer une routine qui permet de dédramatiser les tests. D’ailleurs les prépeurs le savent déjà, et ils se sont faits facilement aux tests trimestriels imposés en France pour la prescription du traitement préventif contre le VIH. “Les dépistages réguliers désamorcent la peur de l’examen et des résultats”, observe Nicolas Etien, rappelant toutefois que l’habitude de recevoir des bilans négatifs ne doit pas, a contrario, inciter à les faire moins souvent.

En pratique

Concrètement, quelles IST faire dépister de manière routinière tous les 3 mois ? En général, voici le combo recommandé aux hommes gays et bi multipartenaires :

VIH si vous êtes séronégatif

hépatite B si vous n’êtes pas vacciné

hépatite C si vous utilisez des seringues ou pratiquez le fist

gonocoque

syphilis

chlamydia

Selon l’IST recherchée, le test consiste en une prise de sang, une analyse d’urine ou des prélèvements locaux. Ces derniers sont indolores, suscitant au pire un inconfort lorsqu’ils sont réalisés au niveau de la gorge, ce qui peut déclencher un réflexe nauséeux. Tous prennent peu de temps à faire réaliser.

Afin que la routine soit la plus simple possible à mettre en place, différentes options existent pour effectuer les examens. Vous pouvez ainsi vous rendre dans :

▶ un laboratoire de biologie médicale public ou privé. Le dépistage du VIH, réalisable sans ordonnance, y est gratuit pour tout le monde. Pour les autres IST, depuis le 1er septembre, il n’y a plus besoin d’ordonnance non plus. Pour les moins de 26  ns, tout est pris en charge à 100 % ; sinon, pour bénéficier d’une prise en charge totale, vous aurez besoin d’une ordonnance, sans laquelle le remboursement est de 60% par l’Assurance maladie, le reste pouvant être complété par votre mutuelle.

▶ un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd) ou un centre de santé sexuelle (la liste est disponible sur le site de Sexosafe). Tous les dépistages y sont anonymes, gratuits, et sans ordonnance.

Les résultats sont disponibles dans un délai allant de 24 heures à quelques jours. À noter : certaines associations de lutte contre le VIH ainsi que certaines antennes du Planning familial proposent gratuitement des tests d’orientation rapides (Trod) pour le VIH et la syphilis. Il est aussi possible d’acheter des autotests VIH en pharmacie : ceux-ci ne sont pas remboursés et les résultats, s’ils sont positifs, doivent être confirmés par une prise de sang.

Enfin, si les résultats reviennent positifs à une ou plusieurs IST, la première chose à faire est de ne pas culpabiliser ou avoir honte : ça peut arriver à tout le monde ! Il faut simplement se rendre chez son médecin afin de mettre rapidement en place un traitement antibiotique et/ou antirétroviral. Il faut ensuite s’abstenir d’avoir des relations sexuelles (surtout si elles ne sont pas protégées par un préservatif) durant toute la période où l’on est contagieux, qui varie selon l’IST. Dans la foulée, il est toujours mieux, quand on le peut, de prévenir ses partenaires.

Même si vous avez pris l’habitude des dépistages réguliers, n’attendez pas le prochain trimestre pour réaliser un dépistage ponctuel si :

▶ vous avez le moindre doute

▶ vous avez des symptômes, même une simple gêne (écoulements par l’urètre, difficultés à uriner, boutons, démangeaisons, douleurs, fièvre, etc)

▶ l’un de vos (ex) partenaires vous a notifié être porteur d’une IST.

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Crédit illustration : Santé Publique France

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