sexosafeVIH, IST : que faire en cas de rapport sexuel non protégé ?

Par Laure Dasinieres le 15/10/2024
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Un oubli de capote ou une rupture de préservatif au cours d’un rapport sexuel, ça arrive. Selon les circonstances, cela peut néanmoins représenter un risque d’exposition au VIH, sans oublier les autres infections sexuellement transmissibles (IST). Pas de panique : voici les bons réflexes pour protéger sa santé, qu’on vous détaille en partenariat avec Sexosafe. 

Négligence, rapport sexuel non consenti ou encore rupture de préservatif, les situations de rapport sexuel non protégé existent. Quand elles surviennent, on pense tout de suite au risque d’exposition au VIH, face auquel il est important de réagir rapidement. Mais il faut aussi penser plus largement aux autres infections sexuellement transmissibles (IST), pour lesquelles il s’agit d’effectuer les dépistages ad hoc au bon moment. On vous explique tout.

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Sans PrEP ni capote : le risque du VIH

Dans le cas du VIH, un rapport sans préservatif n’est plus nécessairement un rapport non protégé. Vous n’êtes en effet pas concerné par la prise de risque si :
• vous êtes sous PrEP, le traitement préventif contre l’infection par le VIH, dont vous suivez correctement la posologie (en continu ou à la demande) ;
• vous êtes engagé dans une relation mono-partenaire avec un partenaire séronégatif ;
• votre partenaire vit avec le VIH et est suivi, son traitement rend la charge virale indétectable, le virus est donc intransmissible.

En revanche, si vous n’êtes pas sous PrEP et avez eu un rapport sexuel sans préservatif avec un partenaire dont vous ne connaissez pas le statut sérologique, il faut alors penser TPE : le traitement post-exposition.

Le TPE contre le VIH, un traitement d’urgence 

Comme son nom l’indique, le traitement post-exposition est à prendre après une exposition possible au VIH. Il consiste en la prise d’un traitement anti-VIH (conjugaison de plusieurs antirétroviraux) pendant un mois afin d’empêcher une éventuelle contamination au virus en bloquant sa réplication dans l’organisme. Le TPE est un traitement d’urgence, et plus il est pris tôt, plus il est efficace : il faut donc réagir vite, idéalement dans les quatre heures qui suivent le rapport et au maximum 48 heures. 

C’est au médecin d’évaluer avec vous l’exposition. Rendez-vous aux urgences de l’hôpital le plus proche ou, lors des heures d’ouverture, dans des centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Vous pouvez retrouver toutes les adresses sur Sida Info Service, en appelant le 0 800 840 800 (appel gratuit) ou en consultant l’annuaire de Sexosafe

Idéalement, votre partenaire viendra en même temps que vous pour consulter. Le médecin vous fera effectuer à tous les deux un test rapide d’orientation diagnostique (Trod). Si les deux tests sont négatifs, vous n’aurez pas à prendre le TPE, ni l'un ni l'autre. Évidemment, venir à deux n’est pas toujours possible ; si vous consultez seul, le médecin évaluera avec vous si le risque pris nécessite la prise du TPE. S’il l’estime nul ou infime, il pourra vous proposer une simple surveillance. Sinon, il vous proposera le TPE avec un "kit de démarrage" ("starter kit") de 3 à 5 jours et un premier bilan sanguin. 

Si vous vous engagez dans un TPE, vous devrez ensuite prendre rendez-vous avec un médecin spécialiste du VIH. Si celui-ci estime que le traitement doit être prolongé au-delà des premiers jours, il vous remettra une ordonnance pour la suite du traitement, qu’il faudra prendre durant un mois complet en respectant bien la posologie. Ne l’arrêtez pas sans avis médical. 

Votre statut sérologique VIH sera contrôlé après l’arrêt du TPE, selon des temporalités vues avec le médecin. Durant toute cette période, il est préférable que vous utilisiez un préservatif lors de vos relations sexuelles. Profitez-en aussi pour discuter avec votre médecin de l’opportunité de prendre la PrEP. 

À lire aussi : PrEP, TPE, TasP, I=I... S'y retrouver dans les outils de prévention du VIH

Le dépistage des autres IST

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de traitement post-exposition pour les autres IST – la doxycycline en prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) bactériennes n’est, à ce jour, pas recommandée par la Haute autorité de santé (HAS).

Si vous n’êtes pas immunisé, il pourra vous être proposé une vaccination contre l’hépatite B. Et, si vous avez moins de 26 ans, un vaccin contre les HPV (papillomavirus humains). Pour ce qui est des autres IST – syphilis, gonocoque, chlamydia, hépatite C –, la surveillance serrée s’impose. En effet, plus une IST est dépistée tôt, mieux elle est traitée et moins vous risquez de la transmettre à vos partenaires. Si vous voyez apparaître des symptômes d'une IST (fièvre, douleurs dans le bas ventre, rougeurs, écoulements, éruptions cutanées, etc.), allez consulter sans tarder.

Sinon, le délai avant d'effectuer un dépistage dépend de votre situation : 
• si vous consultez pour le TPE, le médecin vous prescrira un premier bilan lors de la première consultation, puis un autre six à douze semaines après le rapport non protégé ;
• si vous ne consultez pas pour le TPE et que vous n’avez pas de symptômes, effectuez un dépistage deux mois après le rapport sexuel non protégé ;
• si vous avez plusieurs partenaires, tenez-vous-en à une routine de dépistage tous les trois mois et consultez en cas d’apparition de symptômes ;
• si votre partenaire est porteur d’une IST diagnostiquée, effectuez un dépistage après la durée d’incubation de l'infection : gonocoque, 2 à 7 jours ; chlamydia, 21 jours ; hépatite B, 1 à 2 mois ; herpès, 1 à 2 semaines ; syphilis, 2 à 4 semaines ; trichomonase, 4 à 28 jours.

Aujourd’hui, se faire dépister n’a jamais été aussi simple. Vous pouvez vous rendre dans :
• un laboratoire de biologie médicale, public ou privé, même sans ordonnance. Les tests y sont pris en charge à 100% par l’Assurance maladie si vous avez moins de 26 ans. Sinon, ils sont remboursés intégralement sur ordonnance et à 60% par l’Assurance maladie (le reste par votre mutuelle si vous en avez une) ;
• un CeGIDD ou un centre de santé sexuelle – les dépistages y sont gratuits et anonymes.

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Crédit photo : Shutterstock

*Merci à la Dre Olivia Son, infectiologue à Paris, pour sa relecture.

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