Un homme de 21 ans a été mis en examen et incarcéré, suspecté d'avoir battu à mort un cuisinier homosexuel de 59 ans à Morteau, dans le Doubs. Déjà condamné pour d'autres faits de violences, il risque la réclusion criminelle à perpétuité du fait de la circonstance aggravante d'homophobie.
À 21 ans, il risque la réclusion criminelle à perpétuité. Ce vendredi 8 novembre, un jeune homme a été mis en examen et incarcéré après le meurtre, la veille dans le Doubs, d'un cuisinier de 59 ans. Arrêté près du lieu du crime, le suspect a enregistré des images de l'agression mortelle. Lors d'une conférence de presse, le procureur de Besançon a indiqué l'avoir mis en examen pour "homicide volontaire aggravé, car commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime".
À lire aussi : Agresseurs homophobes : pourquoi sont-ils si jeunes ?
Jeudi 7 novembre, peu après minuit, des témoins préviennent les gendarmes qu'un homme au sol est en train d'être roué de coups à Morteau, une ville frontalière avec la Suisse. Sur place, les secours ne peuvent que constater le décès de la victime. À proximité, les gendarmes repèrent alors un individu dont les chaussures sont maculées de sang. Le jeune homme reconnaît avoir roué de coups de pied la victime, au niveau de la tête. Il indique ensuite aux gendarmes être rentré chez lui pour se changer, notamment d'enlever son pantalon également plein de sang, avant de revenir sur place.
Trois vidéos "insoutenables"
Des témoins ont indiqué aux enquêteurs de la brigade de recherche de Pontarlier que les deux hommes avaient passé une partie de la soirée à boire dans un bar. Le cuisinier aurait dragué le jeune homme. "Ce sont les propositions sexuelles qui ont été faites qui l'ont mis en colère", a développé le procureur Étienne Manteaux.
Dans le téléphone du suspect, les enquêteurs ont retrouvé trois vidéos qu'il a lui-même filmées durant l'agression puis envoyées à des connaissances. On y entendrait l'homme insulter sa victime à terre. "Sur la première scène, la victime est assise, le visage ensanglanté ; sur la seconde, la victime est couchée au sol, émet encore des sons ; et sur la troisième, elle n'émet plus aucun son", a décrit le procureur. L'un des gendarmes chargés de l'enquête parle d'images "insoutenables" et d'un "extrême déchaînement de violence, de coups". Le suspect, qui avait consommé de l'alcool et du cannabis, a déjà été condamné pour des faits de violences avec armes et attendait d'être jugé ce mois de novembre pour d'autres faits de violence.
À lire aussi : Du guet-apens au massacre : pourquoi les crimes homophobes sont-ils si barbares
Crédit photo : Max Fleischmann Unsplash