cinéma"Queer" de Luca Guadagnino : Daniel Craig so gay, so drama

Par Florian Ques le 25/02/2025
"Queer" de Luca Guadagnino.

Après Call Me by Your Name, qui révéla Timothée Chalamet au monde, le réalisateur italien Luca Guadagnino révèle dans un nouveau film gay un autre visage de Daniel Craig. Le dernier porteur du costume de James Bond incarne un homosexuel désespéré dans Queer, adaptation d'un texte de William S. Burroughs. Sortie ce 26 février dans les salles de cinéma.

Depuis Call Me by Your Name en 2017, Luca Guadagnino est l'un des cinéastes gays les plus en vue. Alors quand il a annoncé en 2023 la mise en chantier d'un long-métrage sobrement intitulé Queer, avec l'ex-007 Daniel Craig dans le rôle principal, autant dire qu'on s'est frotté les mains. Adaptation libre du récit éponyme, halluciné et autobiographique, de l'auteur américain William S. Burroughs publié en 1985, le film dresse le portrait d'un homme rongé par la solitude, et souligne avec justesse les doutes et les craintes qui taraudent bon nombre d'homosexuels au fil de leur vie.

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L'ex-James Bond campe ici William Lee, un expatrié américain au niveau de vie plutôt aisé qui réside à Mexico. L'homme passe le plus clair de ses jours à écumer les bars jusqu'à l'ivresse et à séduire de jeunes hommes dans l'espoir de coucher avec eux. C'est dans ce contexte qu'il rencontre Allerton, un soldat vingtenaire, séduisant mais peu loquace, joué par le beau Drew Starkey (Outer Banks). Au gré des moments passés ensemble, William, qui développe une attirance dévorante, lui propose de l'accompagner dans sa nouvelle lubie : dénicher le yagé (ayahuasca), une préparation hallucinogène à laquelle on prête des vertus télépathiques…

Un film sur la solitude gay

Queer est divisé en deux parties : d'abord la construction de la relation entre William et Allerton, faite d'amitié sincère et de sexe tarifé, puis la quête du fameux breuvage dans la jungle équatorienne. Mais un thème commun les traverse : le sentiment de solitude éprouvé par le personnage principal. Et toutes les stratégies sont bonnes pour lui échapper, des coucheries sans attaches avec des fantasmes ambulants à l'usage fréquent de drogues – la scène de slam filmée en plan séquence marquera les esprits.

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Si le personnage que l'on découvre au tout début du film apparaît comme un dandy éloquent et charmeur, Luca Guadagnino en développe un tableau de plus en plus pathétique : celui d'un homme gay capable de tout pour rompre sa solitude, pour ne pas vieillir seul, quitte à mettre en danger sa santé physique et mentale. Situé dans les années 1950, le propos trouve de nombreux échos dans la commu d'aujourd'hui, entre chemsex et âgisme, faisant de Queer un des plus beaux films sur la solitude gay.

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Crédit photos : Pan Distribution