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cinéma"Challengers" avec Zendaya, le triangle amoureux selon Luca Guadagnino

Par Florian Ques le 24/04/2024
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Sept ans après son acclamé Call Me by Your Name, le cinéaste Luca Guadagnino revient avec un nouveau film, Challengers, drame amoureux torturé sur fond de tennis où Zendaya s'immisce entre deux twinks incarnés par Josh O'Connor et Mike Faist.

Vendu comme "un triangle amoureux sous tension" avec l'incontournable Zendaya comme objet de convoitise, Challengers, le nouveau film de Luca Guadagnino, promettait beaucoup. Sa bande-annonce survoltée sur fond de "S&M" de Rihanna laissait entrevoir du sexe, de la trahison, et potentiellement deux beaux garçons qui fricotent ensemble. Près de sept ans après son culte Call Me by Your Name, le réalisateur italien nous régale-t-il à nouveau avec des scènes gays pêchues ? Pas tout à fait, mais on y trouve tout de même notre compte.

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Dans un rôle bien plus adulte mais tout aussi complexe que celui qu'elle endossait dans la série Euphoria, Zendaya incarne Tashi Duncan, une jeune prodige du tennis qui vient secouer l'amitié entre deux autres joueurs bourrés de talent, Patrick (Josh O'Connor) et Art (Mike Faist). Et c'est là où Challengers tient parole et excelle : au cœur de son récit, le triangle amoureux est exploré sous toutes ses arêtes, et pas uniquement les aspects hétéros.

Luca Guadagnino aime les amours contrariées

À l'issue d'une fête, les trois, alors adolescents, finissent dans la même chambre d'hôtel à enchaîner les bière. Tashi, d'humeur enjôleuse embrasse tour à tour les deux garçons puis, sans un mot, les invite à faire de même entre eux. D'abord récalcitrants, Patrick et Art se galochent sans retenue, presque au point d'oublier sa présence. Ainsi se met en place le système amoureux qui rythmera Challengers à travers deux temporalités : celle de la jeunesse, de la rencontre et des émois initiaux, puis celle de l'âge adulte, des remords, des reproches et des attirances qui persistent.

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Tashi est présentée comme la pièce maîtresse de cet échiquier, oscillant d'un amant à l'autre selon ses pulsions et surtout ses propres intérêts, souvent motivés par la soif de succès. Demeure cependant une dynamique, sans doute la plus sincère, qui lui échappe : celle liant Art à Patrick. Leur relation est fondée sur une rivalité sportive autant que sur une attirance réprimée. "Ça me manque de jouer avec toi", glisse le beau brun, ouvertement bi, à son acolyte alors qu'ils se délassent dans un sauna. Parle-t-il du tennis ? ou de leurs sessions branlette passées ? Dans la lignée de Call Me by Your Name, le réalisateur romantise les occasions manquées et les regrets qui rongent des années après.

Peut-être cela explique-t-il l'avarice de Luca Guadagnino pour les scènes d'intimité entre les deux garçons ? Point de scène de pêche dans Challengers : le réalisateur a privilégié les rapprochements physiques hétéros. Le public gay aurait, à coup sûr, adoré voir O'Connor et Faist fricoter sans trop de vêtements. On se console avec une caméra qui sexualise ses personnages masculins de façon peu commune, par exemple avec des plans serrés sur leurs mollets musclés ou les gouttes de sueur qui perlent sur leurs avant-bras. Un film qui donne envie de monter au filet…

>> Challengers, de Luca Guadagnino. Au cinéma le mercredi 24 avril.

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Crédit photo : Warner Bros. France

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