Le compagnon de Tim Kruger a annoncé la mort soudaine de l'acteur allemand à la suite d'un accident domestique. L'actif aux légendaires 25 cm aura marqué le porno gay pendant près de 20 ans.
Il nous aura donné tellement de plaisir. Tim Kruger, actif dans l'industrie du porno depuis deux décennies, est mort soudainement à l'âge de 44 ans, ce samedi 1er mars chez lui à Barcelone. "Pour couper court à toute spéculation inévitable, permettez-moi d'être très clair : la mort de Tim est tragique, un simple accident domestique. Il n'y avait pas de drogue, pas de trace d'un acte criminel ou d'un suicide", a tenu à préciser dans un communiqué son conjoint, Grobes Geraet, renvoyant à plus tard d'éventuelles précisions.
À lire aussi : Mort de Lionel Soukaz, le réalisateur de "Race d'Ep" aux côtés de Guy Hocquenghem
"Pour le public, il était l'ultime rouquin star du porno ; pour moi, c'était quelqu'un de doux, un partenaire attentionné depuis plus de 20 ans. Il était également mon meilleur ami. Il a touché la vie de chacun de ceux qui avaient le privilège de le connaître", écrit encore l'homme de sa vie. Dans un hommage publié sur Instagram, l'écrivain, photographe et réalisateur canadien Bruce LaBruce se souvient : "Il a toujours été très doux dans sa manière de parler, gentil et décontracté (...). Le porno qu'il faisait, et dans lequel il jouait souvent, était toujours bouillant, naturel et jamais prétentieux."
Tim Kruger, 25 cm et l'amour du porno
La carrière de Tim Kruger a commencé en 2006. Le jeune Allemand, né en 1981 à Düsseldorf, répond encore à son nom de naissance, Marcel Bonn, et vend des DVD dans un sex-shop de Berlin. Fort de ses légendaires 25 cm, il envoie quelques photos au studio Raging Stallion, spécialisé dans les acteurs très membrés, sans vraiment croire à son avenir dans l'industrie. "Après quelque jours, j'ai reçu un appel de l'icône Michaël Brandon, qui dirigeait Raging Stallion à ce moment et il m'a invité à San Francisco pour faire mon premier film porno. Putain que c'était excitant !", se souvenait-il en 2013 auprès du blog spécialisé GayDemon.
Relativement à ses pairs, Tim Kruger a ensuite eu une carrière d'une longévité exceptionnelle, marquée par le plaisir d'exercer ce métier. "J'étais juste curieux de voir comment cela marchait sur le plateau d'un film porno, je ne faisais pas vraiment cela pour l'argent, poursuivait-il en 2013. Mais après avoir fait ma première scène, d'autres studios sont venus me voir et j'ai continué parce que je trouvais ça marrant, de rencontrer des gens incroyables, d'autres pas si incroyables, et puis c'était l'opportunité de voyager et même de faire de l'argent."
TimTales ou l'actif attentionné
Vers 2015, le vent tourne : avec la démocratisation du porno amateur sur internet (avec Cam4, OnlyFans, Mym, JustForFans…), la toute-puissance des studios s'érode et Tim Kruger comprend que le porno ne se fera pas comme avant. Les gays veulent se montrer, alors il fonde sa société TimTales avec son conjoint, qu'il a rencontré à 22 ans, autour d'une promesse : permettre à des passifs gloutons de tourner avec lui, l'étalon accessible, ou à défaut avec d'autres actifs montés comme des chevaux. "Pour beaucoup d'entre eux, la première fois qu'ils tournaient, c'était sur mon site et j'aime beaucoup ça, car c'est réel et ils ne jouent pas comme des mecs qui font du porno depuis des années", expliquait-il.
Avec TimTales, l'acteur peut laisser derrière lui l'image de l'étalon froid. "C'est sûrement ce que les réalisateurs devaient lui demander. Tu baises fort, mais tu gardes ta distance, ça rendra le public encore plus accro", écrit à son sujet Didier Lestrade (cofondateur de têtu·) dans son livre I love Porn. Désormais, après avoir fait grimper ses partenaires au rideau, Tim Kruger les embrasse tendrement et les remercie. "Dirigé par lui-même, il fait l'amour selon ses règles, c'est-à-dire comme s'il le faisait avec un homme dont il serait amoureux. Cela ne l'empêche pas d'être direct", analyse encore l'ancien journaliste, qui ajoute : "C'est toujours le même Tim Kruger, probablement le meilleur réalisateur moderne, mais il met plus d'attention dans tout ce qu'il fait. (…) C'est lui le top, mais il ne maltraite pas le bottom, au contraire." Au total, Tim Kruger a joué dans près de 300 scènes et remporté des dizaines de prix. Merci l'artiste !
À lire aussi : Sexe, minets et vidéo : le cinéma de Jean-Daniel Cadinot
Crédit photo : capture d'écran Instagram @timkruger_reloaded