Le tribunal correctionnel d’Orléans a rendu son jugement contre les deux hommes qui avaient agressé un lycéen homosexuel, puis diffusé la scène sur les réseaux sociaux.
L’histoire débute le 25 février près du théâtre d’Orléans dans le département du Loiret. Un étudiant de terminale au lycée Jean Zay s’apprête à traverser la rue lorsqu’il est pris à partie par un autre lycéen, qui le met au sol et lui donnant un violent coup de pied dans les chevilles, tandis qu’un troisième individu filme la scène. La vidéo de l’agression est ensuite diffusée sur les réseaux sociaux, et vue plus d’un million de fois par les internautes avant d’être supprimée.
"La bêtise n'excuse pas tout"
Le jeune homme agressé porte plainte le lendemain pour violence aggravée, et l’histoire apparait dès lors comme une agression homophobe. En effet, les deux jeunes hommes de 18 ans auraient eu des propos haineux contre les homosexuels sur les réseaux sociaux et leur victime était ouvertement gay.
Une allégation démentie par les accusés au cours du procès tenu le 31 mars. Celui qui avait filmé la scène avait ainsi déclaré qu’il n’avait pas réfléchit, et qu'il ne mesurait pas la gravité de son acte. Ce sur quoi le procureur de la République avait rétorqué que "la bêtise n’excusait pas tout", et requis des peines de six et trois mois de prison avec sursis contre les deux agresseurs.
Une peine plus lourde que celle demandée par le procureur
Or, le jugement rendu mardi 26 avril par le tribunal correctionnel d’Orléans se veut plus sévère. L’auteur de l’agression est condamné à 8 mois de prison avec sursis et 400 € d’amende, tandis que celui qui a filmé la scène écope de 6 mois de prison avec sursis et 300 € d’amende. Pas de prison ferme donc pour les deux jeunes hommes, mais une attaque reconnue comme une agression homophobe.
Le Groupe d’action Gay et Lesbien du Loiret (GAGL), partie civile dans cette affaire, est plutôt satisfait de ce jugement mais regrette le manque de tolérance des auteurs de l’agression :
C'est dommage qu'il n'y ait pas de stage de citoyenneté pour les deux agresseurs. Il faut leur expliquer pourquoi un acte pareil, ça ne se fait pas. C'est plus facile de mépriser et de taper que de comprendre.