LGBTQI+L'élu qui a vandalisé le drapeau LGBT de Montpellier fanfaronne au Petit Journal

Par Julie Baret le 26/01/2017
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"J'ai voulu l'enterrer, mais même la terre n'en voulait pas" raille l'élu qui a décroché et enterré le drapeau LGBT hissé par la mairie de Montpellier en mai 2016.

C'était au printemps dernier. Pour la première fois, la Ville de Montpellier participait à la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie (IDAHOT) du 17 mai. Pour marquer son engagement en faveur de la tolérance et de la diversité, la municipalité affichait les couleurs de l'arc-en-ciel, symbole de la communauté et des revendications LGBT, en hissant un rainbow flag sur le fronton de l'Hôtel de Ville à côtés des autres drapeaux officiels. Le geste est symbolique et applaudi. Mais le jour-même, un élu est filmé à arracher le dit-drapeau de son mât puis à l'enterrer "symboliquement" dans la terre, "à sa place". Il s'agit de Djamel Boumaaz, élu au conseil municipal sur une liste du Front National. A Midi Libre, il raconte qu'il a voulu "alerter l'opinion publique sur le lobby gay et lesbien (LGBT) qui envahit nos institutions." Toujours conseiller municipal de l'opposition à Montpellier, Djamel Boumaaz était présent ce week-end à un "meeting de la droite nationale" organisé à Palavas-Les-Flots par les Comités Jeanne (leur slogan ? "Jeanne, au secours !" bien évidemment) en présence de leur leader, Jean-Marie Le Pen.
Repéré par le journaliste du Petit Journal, Djamel Boumaaz a de nouveau raconté les faits en tentant d'entretenir une complicité (non-réciproque) avec son interlocuteur :

J'ai un peu grimpé donc ça a été un peu galère quand même. Et symboliquement je l'ai enterré. Même la terre n'en voulait pas. J'ai eu du mal à creuser en plus j'avais un pelle à neige, je te dis pas la catastrophe... (...) Au mois de juin, une terre très très dure. Et après j'ai fait un semblant d'enterrement. Je suis loin d'être homophobe hein.

Situation compliquée à Montpellier

La mairie de Montpellier n'a pas encore souhaité commenter ces déclarations. Bien que Djamel Boumaaz y soit encore conseiller, les relations avec la municipalité semblent tendues. Le maire de la ville, Philippe Saurel, avait en effet immédiatement désavoué l'élu au lendemain de l'épisode du drapeau LGBT :

Je condamne fermement cet acte d'intolérance et réaffirme que les manœuvres d'intimidation ne viendront pas ébranler mon engagement en faveur de la lutte pour l'égalité des droits.

Cinq jours plus tard, Philippe Saurel montait au créneau. Il saisissait le Procureur de la République contre Djamel Boumaaz car un compte Twitter du même nom publiait des propos à caractère antisémite. "M. Djamel Boumaaz a franchi la ligne rouge de l'inacceptable" déclarait alors Philippe Saurel sur le site de la Ville de Montpellier.
Sur sa page Facebook, Djamel Boumaaz se félicite de son intervention télévisée au Petit Journal. Un petit tour sur le mur de l'intéressé donne le ton du personnage. Selfie avec Jean-Marie Le Pen et publication de caricature pourtant censée le ridiculiser...

Revoir l'intégrale du Petit Journal (24/01) ici.
Couverture : Crédit photo Petit Journal/Facebook