Emmanuel Macron a nommé le député-maire LR du Havre au poste de chef du gouvernement. Lors des débats sur le mariage, Edouard Philippe n'avait pas souhaité se prononcer.
Il fait partie des cinq députés de droite qui s'étaient abstenus. Le 23 avril 2013, l'Assemblée nationale a adopté en seconde lecture le texte de loi visant à ouvrir le mariage et l'adoption aux couples de même sexe. Si la quasi-totalité des députés de droite ont voté contre ce texte - 183 sur les 196 du groupe -, six ont voté pour et cinq se sont abstenus : Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicole Ameline, Pierre Lellouche, Bruno Le Maire et... Edouard Philippe, le député-maire Les Républicains du Havre, fraîchement nommé premier ministre par Emmanuel Macron.
Dans une tribune publiée sur le HuffingtonPost le 10 février 2013 et signée conjointement avec NKM, le député de Seine-Maritime avait expliqué pourquoi il comptait s'abstenir :
Nous ne sommes pas opposés à une loi qui permettrait le mariage et l'adoption simple pour les couples de même sexe, mais nous n'accepterons pas ce qui viendra après cette loi. Nous nous opposerons résolument à la PMA pour les couples homosexuels féminins, et à la GPA qui, au nom de l'égalité, ne manquera pas d'être réclamée par la suite.
Si les deux députés de droite n'avaient pas manqué d'insister sur le fait qu'ils n'étaient pas opposés à l'union entre deux personnes de même sexe, c'est bel et bien les questions relatives à la PMA et à la GPA qui les avaient poussés à s'abstenir, sans parler de leur hostilité à l'adoption plénière. "Nous ne voulons pas encourager le gouvernement sur cette voie [celle de la PMA, ndlr] ou approuver sa méthode, mais nous ne souhaitons pas non plus voter contre un texte qui consacre l'union des couples de même sexe", avaient alors justifié Nathalie Kosciusko-Morizet et Edouard Philippe.
PMA : le dernier des soucis de Macron
Dès lors, Emmanuel Macron a choisi un Premier ministre opposé à la PMA (procréation médicalement assistée) alors que lui-même a indiqué qu'il y était favorable personnellement. Si le président a souligné à plusieurs reprises que les chantiers sociaux tels que la PMA ou la fin de vie ne figurait pas dans la liste de ses priorités, cette nomination constitue un élément de plus pour comprendre que la PMA pourrait rester au placard. Toutefois, Nathalie Kosciusko-Morizet avait finalement fait campagne pour la PMA, comme elle nous l'expliquait pendant les primaires de la droite en novembre dernier.
Celui qui n'était alors que candidat du mouvement "En Marche !" avait pourtant précisé dans les colonnes de Têtu (mars/avril) qu'il attendrait l'avis du Conseil consultatif national d'éthique (CCNE) - qui planche sur la question depuis... 2013 - pour proposer un nouveau débat à la société.
À peine investi, on ne peut pas dire que le président Macron envoie un signe d'espoir à la communauté LGBT, pourtant très en demande sur les questions d'accès à la parentalité. Lui qui n'a cessé de prôner le renouvellement de la classe politique, à quand le renouvellement des idées ?
Couverture : Capture d'écran YouTube / France Inter
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