LGBTQI+Cynthia Nixon en lice pour être gouverneure de l'Etat de New-York

Par Marion Chatelin le 13/07/2018
cynthia nixon

L'actrice star de la série « Sex and the City » croit en son étoile. Elle a réuni 65 000 signatures - il en fallait 15 000 - et peut donc briguer le poste de gouverneure de l'État de New-York. Elle affrontera en septembre prochain Andrew Cuomo, baron du parti démocrate et gouverneur de l'État de New-York depuis huit ans.

« Miranda Hobbes pourrait-elle voter pour Cynthia ? »une question cruciale que s'est posé le National Post quelques jours après que l'actrice a annoncé être candidate pour le poste de gouverneure de l'Etat de New-York. « Dans la série, il n'a jamais été facile de gagner le vote de Miranda. Mais si Cynthia Nixon pouvait le gagner, alors elle pourrait battre n'importe qui », écrit Sadaf Ashan, journaliste pour le quotidien canadien. Gagner le vote de Miranda, une avocate ambitieuse qui compte Carrie Bradshaw (interprétée par Sarah Jessica Parker) parmi ses meilleures amies, une métaphore du défi que s'est lancé l'ex-actrice. Elle compte bien surfer sur la vague de l'anti-establishment qui agite le parti démocrate pour battre son adversaire le 13 septembre prochain. Mais pas que. Cynthia Nixon n'hésite pas à jouer avec l'image de son ancien personnage, Miranda Hobbes,pour inverser la courbes des sondages.

Cynthia Nixon l'outsideuse

Selon les sondages publiés à la mi-juin, la candidate ouvertement bisexuelle avait 35 points de retard sur son rival Andrew Cuomo, baron du parti démocrate, dont le nom circule parmi les prétendants à l'élection présidentielle américaine de 2020. Elle a pourtant récolté 65 000 signatures, soit quatre fois plus qu'il n'en fallait. De quoi créer la surprise.
Sans expérience politique, cette ex-actrice de 52 ans, mariée à un homme pendant 15 ans, puis à une femme depuis 2012, a d'abord été connue pour ses prises de position en faveur de l'enseignement public et de la défense des droits LGBT+. Et en premier lieu de son fils transgenre, Steph.

Anti-establishment 

Elle se pose aujourd'hui en grande défenseuse des électeurs pauvres, noirs et hispaniques, délaissés selon elle par les démocrates. Elle prône également la légalisation du cannabis à usage récréatif et la modernisation du métro new-yorkais. Mais elle s'est surtout illustrée ces deux dernières semaines sur l'épineuse question des migrants, en lançant une pétition demandant l'abolition de la police des frontières.

« Ce que Donal Trump et Mike Pence sont en train de faire aux familles d'immigrés est inconscient. La police des frontières (ICE) est une agence incontrôlable qui doit être stoppée. Rien ne peut arrêter plusieurs millions de personnes exigeant le changement dans ce pays. »

Dans une interview accordée à l'AFP, celle qui s'impose comme candidate « anti-establishment », n'a pas hésité à tacler son adversaire, qu'elle juge trop proche du grand capital : « Les New-Yorkais font la différence entre un vrai démocrate progressiste et un démocrate centriste proche des milieux d'affaires », clame-t-elle.
Les sondages qui la donnent perdante ne découragent pas cette actrice récompensée par deux Tony, un Grammy et un Emmy : « Il y a un mécontentement avec notre système électoral détraqué, les gens sortent du bois pour réclamer un changement comme jamais je ne l'avais vu auparavant », a-t-elle également affirmé. Parmi ses soutiens, la quinquagénaire peut compter sur Ocasio-Cortez, l'appui tacite du maire de New York Bill de Blasio, ennemi du gouverneur Cuomo, mais également sur son amie et ancienne collègue Sarah Jessica Parker.
 
Crédit Photo : Flickr.